Le devoir de mémoire
Selon Wikipédia, le devoir de mémoire est une expression qui désigne une obligation morale de se souvenir d'un événement historique tragique et de ses victimes afin de faire en sorte qu'un événement de ce type ne se reproduise pas. Lors des célébrations ayant souligné le cinquième anniversaire de la tragédie de Lac-Mégantic, nombreux ont été les commentaires faisant allusion au devoir de mémoire.
Toutefois, je ne crois pas que ces commentaires, en général, intégraient la notion « de faire en sorte qu'un événement de ce type ne se reproduise pas » alors que, dans les faits, il m’apparaît essentiel que cette section de la définition du devoir de mémoire joue son rôle pour éviter qu’un tel rituel ne fasse appel qu’au souvenir des victimes, quoique essentiel dans le processus de guérison des proches ayant perdu un être cher.
À cet effet, il est primordial de se souvenir que, jusqu’à aujourd’hui, aucun responsable n’a été reconnu coupable de quelque négligence reliée à ce drame catastrophique et ce, même si des soupçons crédibles pèsent sur les dirigeants de la compagnie ferroviaire Montreal Maine & Atlantic (MMA).
Une situation inacceptable qui devra bien, un jour, ressortir de l’ombre et faire en sorte qu’un véritable devoir de mémoire soit enfin révélé au grand jour et tourner la page sur ce volet caché de la tragédie de Lac-Mégantic qui a causé la mort de 47 personnes!
Position des partis sur la sécurité ferroviaire
Québec solidaire
La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, réclame d’abord et avant tout une commission d’enquête publique sur la tragédie.
« Comment ça se fait qu’il n’y a jamais eu d’enquête publique là-dessus? Il y a quelque chose d’incompréhensible là-dedans. C’est des vies humaines, mais au-delà de cela, c’est tout un village qui est stressé, qui n’a pas vu ses demandes comblées avant tout dernièrement. Il faut remettre en question nos anciennes pratiques et une enquête publique nous aiderait à le faire », a indiqué Manon Massé.
Coalition avenir Québec
Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, souhaite de son côté la construction imminente de la voie de contournement.
« Je pense que ça va être difficile de tourner la page sur ce drame tant que la voie de contournement ne sera pas réalisée. Il est plus que temps que les deux ministres s’entendent et avec l’accord de la mairesse actuelle pour être certain que la population soit rassurée », a insisté François Legault.
Parti québécois
Jean-François Lisée du Parti québécois veut plutôt attirer l’attention sur les trains à la dérive. En 2017, 44 incidents semblables ont été répertoriés au Bureau de la sécurité des transports, un sommet depuis 10 ans.
« Je suis renversé d’apprendre que cinq ans après un évènement qui a été causé par l’absence de freins automatiques lorsqu’un train se déplace de façon involontaire, il n’y a toujours pas de mécanisme pour empêcher ça et que le nombre de mouvements involontaires de trains augmente d’année en année », a pour sa part fait valoir Jean-François Lisée.
Parti libéral
Le dernier et non le moindre, le ministre des Transports du Québec, André Fortin, a justifié son refus de modifier le tracé de la voie de contournement.
« Ce qu’on veut dans le projet qui est mené par le gouvernement fédéral, c’est de s’assurer qu’on a le tracé le plus sécuritaire possible. Le tracé qui a été sélectionné par le gouvernement fédéral et pour lequel on s’inscrit financièrement est le tracé où on peut le mieux assurer la sécurité tant des utilisateurs du train que des gens du voisinage. C’est le tracé qui va être privilégié et auquel on est venu après plusieurs années d’études », a conclu le ministre.
vigile.net tribune libre 9 juillet 2018