Le dernier pas…la gratuité scolaire jusqu’au doctorat
En juillet 1960, dans le nouveau gouvernement de Jean Lesage, Paul-Gérin-Lajoie est un des hommes forts: il est nommé vice-premier ministre, ministre de la Jeunesse et responsable du département de l'Instruction publique. Il prend donc le leadership de la grande réforme qui s'amorce, alors que dès 1961, le gouvernement met sur pied la commission Parent et adopte la «Grande Charte de l'éducation», qui instaure une flopée de nouvelles mesures.
Lorsque la commission Parent dépose, en 1963, le premier volume de son rapport proposant la création d'un ministère de l'Éducation, Paul Gérin-Lajoie entreprend une tournée populaire de deux mois et demi à travers le Québec pour convaincre la population de l'importance de cette réforme. Devenu le premier ministre de l'Éducation en 1964, il poursuit sans relâche son travail, autorisant, entre autres, la création des polyvalentes et des cégeps, ouvrant de la sorte l’accessibilité aux études supérieures à tous les jeunes du Québec, excluant par ailleurs la gratuité au niveau des études universitaires.
Aujourd’hui, les étudiants inscrits à l’université se battent contre une augmentation de leurs droits de scolarité. À mon sens, cette lutte ne s’attaque pas au véritable problème en ce sens qu’elle devrait viser la gratuité scolaire au-delà du niveau collégial et englober les études universitaires.
À mon avis, il existe deux sphères politiques primordiales dans une société qui valorise le plein épanouissement de ses citoyens, à savoir la santé et l’éducation. Nous avons déjà au Québec un système de santé accessible à tous…pourquoi ne pas nous doter d’un système d’éducation similaire, compte tenu que l’éducation représente le fer de lance d’une société tournée vers l’avenir?
Lors de leur congrès de fondation tenue le 25 février, les militants d’Option nationale ont adopté, entre autres, la résolution
suivante :
« L’éducation au sens large – études académiques, formation professionnelle, perfectionnement – représente la clef de l’épanouissement de notre peuple et des individus qui le composent, par le développement des connaissances et des talents, le partage du savoir et l’évolution de la mémoire collective.
L’éducation est aussi la clef de la prospérité et du bien-être à long terme et demeure le meilleur investissement qu’une société puisse faire en elle-même en ouvrant la porte, entre autres, à de meilleures conditions de vie et à la nécessaire innovation qui permet aux économies de se démarquer. Fort de sa créativité reconnue internationalement, le Québec a tout ce qu’il faut pour faire partie des nations les plus instruites et les mieux formées si nos politiques publiques sont cohérentes avec cet objectif.
En conséquence, un gouvernement d’Option nationale :
Instaurera la gratuité scolaire de la maternelle au doctorat. Dans le cas des études collégiales et universitaires, des balises seront mises en place afin de s’assurer que ceux qui bénéficient de la gratuité scolaire contribueront ensuite à la société qui leur a permis d’acquérir leur formation et leurs compétences. »
Le Québec est maintenant placé devant un choix de société… Il doit accepter d’assumer les frais encourus par cette gratuité s’il désire permettre à sa jeunesse de se démarquer mondialement et ainsi devenir une véritable nation reconnue pour ses compétences dans tous les domaines.
quebechebdo 3 mars 2012
vigile.net tribune libre 3 mars 2012 "Un choix de société"
cyberpresse.ca 12 mars 2012 "Pour ou contre la grève des étudiants" "Un choix de société" (version abrégée)