Le chef de la CAQ retrouve ses ailes
C’est sans tambour ni trompette que le Bureau de l’Assemblée nationale, qui se compose des représentants de trois principales formations politiques, a voté, le 11 novembre, un nouveau budget de 25 000$ à la disposition de François Legault, le chef de la Coalition avenir Québec et ex-pdg d’Air Transat, la « meilleure ligne aérienne vacances au monde », dit son site Internet, pour ses déplacements dans certaines régions du Québec, ce qui constitue une première pour un chef de la deuxième opposition.
Rappelons que, lorsqu’une situation parlementaire semblable, à savoir celle d’un gouvernement minoritaire face à deux partis comptant une majorité de députés s’est produite en 2007, nulle enveloppe budgétaire pour utiliser un tel moyen de transport n’existait. En effet, à l’époque, le leader de la deuxième opposition, André Boisclair, du Parti québécois, s’était contenté d’une automobile mise à sa disposition par le Parlement, ce qui demeure évidemment pour M. Legault. En réalité, cette allocation « voiture » pour la seconde opposition avait été créée pour M. Boisclair, le PQ de l’époque ayant alors récolté 28,3 % des suffrages et 36 élus alors qu’en septembre 2012, la CAQ a obtenu 27% des voix et 19 députés.
Le règlement modifié stipule maintenant que, « sur présentation des pièces justificatives, les frais réellement engagés » pour les déplacements peuvent s’accumuler « jusqu’à concurrence d’un montant de 25 000 $ par exercice financier ». Il y est précisé que l’élu qui en profite « peut utiliser un moyen de transport nolisé ». Dans leurs délibérations, les membres du BAN conviennent « qu’il est opportun de lui permettre d’utiliser un moyen de transport nolisé pour ses voyages faits au Québec ou ailleurs dans l’exercice de ses fonctions ».
Ces nouvelles règles de remboursement des dépenses de l’Assemblée nationale atterrissent sur la place publique au moment où une formation politique dont le chef se fait le champion de la lutte contre les dépenses publiques, ce même François Legault, a été particulièrement actif ces derniers temps pour réclamer une baisse du plafond des sommes pouvant être investies par les partis en campagne électorale.
Qu’à cela ne tienne, même si le leader de la CAQ ne s’est pas encore servi du nouveau budget de nolisement, son entourage immédiat s’est dit parfaitement à l’aise avec la demande qu’a acceptée par consensus le Bureau dont les membres péquistes sont majoritaires.
vigile.net tribune libre 28 novembre 2012
quebechebdo 28 novembre 2012 "Une petite vite passée inaperçue…"