Le chanteur engagé

« Avec Appalaches, son plus récent 17ième album, le chanteur a senti comme un besoin de « nommer le territoire » où il vit depuis l’époque des communes avec Marthe, sa compagne, son « équilibre ».

Tels sont les mots utilisés par Betty Achard au début de son article paru dans le magazine le Bel âge, édition de mars 2012, sous le titre « Richard Séguin…l’infatigable troubadour ».

Les extraits de cet article qui font ressortir l’attachement de Séguin pour sa terre natale et le besoin viscéral qu’il éprouve à retourner constamment « dans ce coin de pays de montagnes et de vents » sont extrêmement révélateurs des raisons qui dépeignent Richard Séguin comme un chanteur engagé :

« On n’est pas dans une tour d’ivoire, on n’est pas détaché du monde. Les feux de la fraternité sont toujours là. L’échange est réel ».

Issu d’un milieu ouvrier de Pointe-aux-Trembles, d’un père travaillant dans les raffineries de pétrole, Richard, quoique n’ayant jamais été confronté à la « grosse misère », à vécu très modestement. Toutefois, la famille Séguin avait hérité d’un trésor inestimable, à savoir la musique :

« Un grand-père au violon, un père à l’accordéon, ça laisse des traces. »

Toutefois, après 40 ans de métier, l’artiste se sent souvent exaspéré par une société qui transforme les citoyens en simples consommateurs tout en réduisant la culture à un statut de divertissement. Et pourtant, d’affirmer Séguin : « Le temps d’une chanson, j’ai parfois l’impression de changer le monde! »…tout en ajoutant avec lucidité que, même si ça ne change pas le monde, « ça fait rudement du bien. »

Pour Richard Séguin, ses rendez-vous avec le public sont « auréolés d’un mystère » qui tient du merveilleux. Ils représentent les instants les plus vrais, les confidences de l’artiste sur les valeurs auxquelles il est toujours resté fidèle tout au long de sa carrière. À l’image de ses maîtres, dont font partie les Miron, Leclerc et Vigneault, Séguin nomme lui aussi le pays, « espérant élargir les sentiers qu’ils ont ouverts ».>

Comme il l’a déjà écrit dans une de ses chansons : « Qu’il est long le trajet des racines à la cime » et « du noyau jusqu’au fruit ». Qualifié déjà de « Kérouac de la chanson », Richard Séguin, à 60 ans, continue d’arpenter les routes et demeure encore aujourd’hui l’un des symboles de la chanson engagée au Québec. 

quebechebdo 5 février 2012

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