Le « bon gouvernement »
Depuis sa création, le PQ a vécu 13 campagnes électorales desquelles il est sorti vainqueur à cinq occasions, soit en 1976, 1981, 1994, 1998 et 2012. Par simple curiosité, je vous propose un survol des différents slogans utilisés par le PQ au cours de ces campagnes avec le nom du chef de chacun de ces scrutins:
1970 – Oui – René Lévesque
1973 – J'ai le goût du Québec – René Lévesque
*1976 – On a besoin d'un vrai gouvernement – René Lévesque
*1981 – Faut rester forts au Québec – René Lévesque
1985 – Le Québec avec Johnson – Pierre-Marc Johnson
1989 – Je prends le parti du Québec – Jacques Parizeau
*1994 – L'autre façon de gouverner – Jacques Parizeau
*1998 – J'ai confiance – Lucien Bouchard
2003 – Restons forts – Bernard Landry
2007 – Reconstruisons notre Québec – André Boisclair
2008 – Québec gagnant avec Pauline – Pauline Marois
*2012 – À nous de choisir – Pauline Marois
2014 – Déterminée – Pauline Marois
* gouvernement du Parti québécois
Presqu’un an après la défaite du «oui» au référendum de 1980, René Lévesque est reporté au pouvoir le 13 avril 1981 alors que le PQ obtient 49,2 % des suffrages et 80 sièges sur 122, battant les libéraux de Claude Ryan.
Par ailleurs, en novembre 1994, soit presqu’un an avant la deuxième défaite du «oui» du référendum de 1995, Jacques Parizeau s’emparait du pouvoir avec une proportion de 44,75 % des suffrages et 77 sièges sur 125.
Face à ces résultats post et pré-référendaires conférant au PQ une majorité significative à l’Assemblée nationale en 1981 et 1994, il m’apparaît évident que l’électorat québécois a opté pour le «bon gouvernement péquiste», et qu’il a rejeté l’option souverainiste lorsqu’il est arrivé le temps de choisir entre le statu quo ou le processus d’accession du Québec à son indépendance.
Un «bon gouvernement» qui a vu le PQ reprendre le pouvoir en 1981, avec un René Lévesque amer et de plus en plus stratégique, et en 1998, avec un Lucien Bouchard prônant l’attente des conditions gagnantes…une tendance qui s’est perpétuée au cours des campagnes suivantes avec les Landry, Boisclair, et plus récemment avec la gouvernance souverainiste de Pauline Marois en 2008, 2012 et 2014.
Suite à sa déconfiture de 2014, le PQ jouera son avenir au cours des prochains mois…Ça passe ou ça casse! Il perpétue son image de «bon gouvernement» et il se saborde, ou il rallie les forces souverainistes du Québec et se met résolument à la tâche de la cause indépendantiste et il survit.
quebechebdo 14 avril 2014
Le journal Métro 15 avril 2014 (version abrégée)
vigile.net tribune libre 16 avril 2014 "Le PQ se saborde où il survit" (version modifiée)