L’automutilation chez les ados…un appel de détresse

Des coupures faites à l'aide de ciseaux, de lames de rasoir ou de couteaux, des morsures, des brûlures et des coups portés aux bras, aux jambes et à l'abdomen seraient les blessures les plus fréquentes d'automutilation chez les ados, selon le Dr Martin Gauthier, psychiatre en chef de l'Hôpital de Montréal pour enfants, un phénomène qui augmente, selon ses constats, ;a un rythme alarmant depuis le début de ses 25 années de pratique médicale.

Alors que de tels cas apparaissaient chez les jeunes patients psychotiques, intellectuellement déficients ou autistes lorsque Martin Gauthier a commencé à exercer, le psychiatre observe qu'environ un adolescent sur deux dans sa clientèle actuelle s'inflige volontairement des blessures corporelles, une forme d’exutoire pour ces jeunes en détresse aux prises avec des perturbations intérieures causées par un surplus d’émotions ou des traumatismes qu’ils sont incapables de gérer.

Un certain phénomène d'imitation engendré par les comportements d'adolescents qui les entourent, l’influence exercée par certaines célébrités ainsi que les divers forums d'automutilation sur le web pourraient aussi jouer un rôle dans l'augmentation de cette pratique chez les jeunes, note le Dr Gauthier, un effet d’entraînement observé par le passé, notamment dans les centres d'accueil ou encore dans les prisons.

À mon sens, quand un jeune en est rendu à s’infliger des blessures sur son propre corps, nous devons y percevoir un appel de détresse qui doit recevoir, non seulement, une écoute attentive, mais aussi, un suivi auprès des ressources psychologiques adéquates dans les meilleurs délais.

quebechebdo 15 septembre 2012
vigile.net tribune libre 16 septembre 2012 "Appel de détresse"

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