La trudeaumanie superficielle et éphémère

Le dernier sondage Léger Marketing- Le Devoir- The Gazette révèle que 27 % des répondants cultivent encore le « culte de la beauté » puisqu’ils considèrent que notre « adonis national du vide » [« adonis » se définissant selon le Larousse comme un « jeune homme remarquable pour sa beauté (souvent ironique) »], Justin Trudeau, « ferait le meilleur premier ministre du Canada ».

Fraîchement émoulu du cercle privé des chefs de partis fédéraux, la « belle gueule libérale », sourire de Trudeau en coin, présagé comme le sauveur du renouveau et de l’intégrité sur la scène politique fédérale, parcourt ce pays nommé le Canada tout en lançant des phrases sans substance, telle une marionnette manipulée par l’establishment canadian.

Parlant d’intégrité, pour m’amuser un peu, j’ai cherché, dans le dictionnaire des synonymes, des mots qui pouvaient s’apparenter au nom « charité » : aide, altruisme, amour, aumône, bienfait, bienveillance, bonté, désintéressement, don, fraternité, générosité, indulgence, miséricorde, philanthropie, secours, service, vertu.

Ensuite, j’ai placé chacun de ces substantifs dans le contexte des révélations entourant les honoraires demandés par Justin Trudeau pour des discours prononcés devant des organismes de charité. Enfin, me suis-je dit, le nouveau chef du PLC s’est fait l’apôtre du proverbe qui veut que « charité bien ordonnée commence par soi-même ».

Par ailleurs, un petit retour sur les déclarations controversées de Justin Trudeau peuvent nous éclairer sur la « clairvoyance » du nouveau chef du PLC. Ainsi, le 7 mai 2007, il fait des excuses pour avoir critiqué la séparation en éducation des anglophones et des francophones au Nouveau-Brunswick. Il aurait en effet affirmé que « la séparation du français et de l’anglais dans les écoles est une chose qu’il faut réévaluer sérieusement. Ça divise les gens, ça leur met des étiquettes ».

En décembre 2012, à quelques jours de l’anniversaire de la tuerie de l’École polytechnique, Trudeau suscite une autre controverse en déclarant que « le registre des armes d’épaule tel qu’il était fut un échec » et qu’il n’avait pas l’intention de le ressusciter, une déclaration qui met le feu aux poudres au Québec, qui se battait contre le gouvernement Harper afin de maintenir son propre registre. Trudeau sera forcé de se justifier, en alléguant qu’il avait voté « contre la suppression de ce registre, mais qu’il fallait se rendre à la réalité et ne pas revenir sur une mesure qui s’était avérée un échec ».

Bref, le fils de l’autre, à part son talent pour noyer le poisson qu’il a lui-même attrapé, semble vouer à une carrière qui risque de se limiter à une « trudeaumanie superficielle et éphémère » qui le portera quelques années à la tête du Canada…en attendant que les stratèges du PLC le retournent « faire ses classes » dans les écrits de son illustre père !

vigile.net tribune libre 27 juin 2013
quebechebdo 26 juin 2013 (version abrégée)

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