La scène politique municipale en état de choc
C’est avec des sanglots dans la gorge que la mairesse de Gatineau, France Bélisle, a annoncé sa démission, disant vouloir préserver sa santé, et invoquant notamment le climat politique «difficile» qui règne sur la scène politique municipale de Gatineau.
Malheureusement, la démission de Mme Bélisle ne représente que la pointe de l’iceberg. En effet, depuis les dernières élections municipales au Québec, sur 8000 élus, près de 800, soit 10%, ont quitté leurs fonctions, la plupart pour des motifs d’intimidation et de harcèlement. Dans cette foulée, la conseillère municipale de Vanier, membre de l’opposition, a déposé une plainte à la Commission municipale du Québec contre le chef de cabinet du maire Bruno Marchand. Alicia Despins reproche à Clément Laberge d’avoir laissé s’envenimer un climat de travail qu’elle dépeint comme «toxique» à l’hôtel de ville de Québec. C’est sans compter les congés de maladie de certains élus, comme le maire de Trois-Rivières, la mairesse de Sherbrooke, le malaise de la mairesse de Montréal l’automne dernier ou encore la démission de la mairesse de Chapais.
Les assises de la scène politique municipale sont fortement ébranlées. Face à tous ces départs précipités, il y a lieu de s’interroger si les causes de ces départs ne sont pas reliées à une réglementation laxiste eu égard à l’éthique à respecter lors des rencontres ou des débats entre élus de partis différents.
De son côté, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest,évoque le fait qu’elle a pris des mesures et mis en place des outils pour favoriser le respect et la civilité dans le monde municipal. Manifestement, le plan de la ministre ne tient pas la route. Les dernières élections municipales ont vu plusieurs jeunes maires et mairesses être élus. Une génération nouvelle a vu le jour. Sommes-nous en train de les perdre au profit de malfrats qui se doivent d’être sanctionnés sévèrement pour le plus grand bien d’une saine démocratie.
vigile.quebec tribune libre 24 février 2024