La santé mentale en mal d’amour
La santé mentale au Québec est décidément mal en point, notamment en raison de la hausse de la demande en santé mentale durant la pandémie de COVID-19, aux yeux du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant. À preuve, en date du 19 novembre 2022, 20 273 personnes étaient en attente d’un service en santé mentale au Québec. Et, pour ajouter à la situation catastrophique que vivent ces malades en attente, le ministre prétend diminuer « significativement » cette liste d’ici deux ans!
Un délai interminable pour une personne souffrant déjà d’une maladie mentale depuis des mois, voire des années. Toutefois, en guise de « prix de consolation », le ministre Carmant s’attend à une diminution significative des listes d’attente toujours d’ici deux. Du côté de l’offre de services en santé mentale, le ministre mise sur l’ajout de professionnels au sein d’équipes interdisciplinaires, tel que prévu dans le Plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026.
En attendant que ces délais aient expiré, une lueur d’espoir apparaît du côté de l’exil des psychologues du réseau public vers le réseau privé , le ministre Carmant ayant confirmé son intention de respecter la promesse électorale de la CAQ eu égard à un rattrapage salarial avec les psychologues du secteur privé. Toutefois, il y a un hic, les psychologues du réseau public sont actuellement à la même table de négociation qu’une centaine d’autres corps de métier, rendant la situation plutôt inconfortable eu égard à une demande de hausse de salaire.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la santé mentale va continuer de se détériorer davantage d’ici les deux prochaines années aux détriments des personnes aux prises avec des problèmes mentaux qui risquent de dégénérer. À mon sens, le ministre Carmant devrait convoquer de toute urgence une rencontre privée avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, et établir un plan d’urgence visant à décongestionner le système de santé mentale avant qu’ils n’aient à porter l’imputabilité de gestes suicidaires chez certaines personnes en manque de soins, et, qui plus est, en mal d’amour.
vigile.quebec tribune libre 13 décembre 2022