La langue, outil de communication

J’ai toujours dit, et j’y crois fermement encore aujourd’hui, que l’enseignement est le plus beau métier du monde. D’abord parce qu’il nous permet de côtoyer des jeunes qui nous tiennent au parfum de l’évolution de la société, ensuite et surtout parce qu’il nous offre l’immense privilège de leur communiquer des connaissances qui les prédisposent à prendre leur place dans leur future vie d’adulte.

Établir le canal de communication

Combien de fois vous-est-il arrivé de parler à quelqu’un et d’avoir l’impression qu’il ne vous écoute pas du tout? Mais que s’est-il donc passé? La réponse est toute simple, vous n’avez pas établi le canal de communication entre vous et votre interlocuteur.

Partons, si vous me le permettez, d’exemples concrets que j’ai été appelé à vivre tout au cours de ma carrière d’enseignant. À l’arrivée des élèves lors de la première période de cours de la semaine, au lieu de plonger directement dans le contenu de cours, j’échangeais avec eux sur leur fin de semaine pendant quelques minutes. Lorsque les élèves arrivaient de la récréation pendant laquelle ils avaient complètement décroché du cadre scolaire [et c’est tout à fait normal, voire très sain], je savais très bien que je ne pouvais pas obtenir en un claquement de doigts leur attention sur-le-champ. Il me fallait leur laisser le temps de se reconnecter à mon contenu de cours. Une situation similaire se produisait régulièrement lors de la dernière période de cours de la journée pendant laquelle il aurait été utopique d’aborder les règles d’accord des participes passés conjugués avec l’auxiliaire « avoir ». Je choisissais dans ces circonstances de leur offrir notamment une période de lecture ou d’écriture sur un sujet libre.

La clarté, pierre angulaire de la communication

Communiquer, c’est l’action, pour un émetteur, d’entrer en relation avec un récepteur de façon verbale ou non-verbale. La langue incarne l’outil privilégié pour communiquer verbalement ses pensées et les échanger.

En conséquence, il est essentiel de faire preuve de clarté au moment d’exprimer ses pensées si on désire être compris par le récepteur, Ainsi, si vous débutez votre message par « Il était magnifique… », le récepteur ne pourra savoir à quoi vous référez et, de ce fait, votre intention demeure complètement floue et vous n’atteignez pas votre cible, à savoir lui communiquer un message. En revanche, si vous abordez votre interlocuteur en lui disant que « le spectacle que je suis allé voir hier soir était magnifique », votre objectif, à savoir la communication, est atteint en ajoutant tout simplement des termes qui viennent ajouter de la clarté et de la précision à votre message.

Éviter les termes trop complexes

Il nous arrive parfois de rencontrer des personnes qui excellent dans l’art d’étaler leur « culture » lorsqu’ils s’adressent à vous dans l’intention souvent d’épater la « galerie ». À cet effet, un de mes anciens profs nous faisaient remarquer que pour certaines personnes , la culture était comme de la confiture, moins on en a, plus on l’étend… En réalité, comment voulez-vous échanger avec quelqu’un qui se gargarise de mots alambiqués?

Un terme simple qui rallie la précision et la clarté vaut mille fois mieux que l’emploi d’un terme recherché qu’à peu près personne ne connaît et qui donne lieu malheureusement la plupart du temps à un « dialogue de sourds ».

Le dialogue, véhicule d’enrichissement

Le dialogue, et je vous parle ici du « vrai » dialogue entre deux personnes, et non pas du charabiai tel que l’on retrouve sur les médias sociaux, permet de créer une belle complicité entre deux personnes qui débouche sur un échange propice à créer un climat de confiance. Aussi, est-il opportun de le soigner et le peaufiner pour qu’il contribue à créer un enrichissement bénéfique qui profite grandement aux interlocuteurs.

vigile.quebec tribune libre 7 février 2022

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