La grogne au sein d’Option nationale
Candidat dans Hochelaga-Maisonneuve pour Option nationale lors du scrutin du 4 septembre 2012, André Lamy, vice-président régional de la formation politique, a remis sa démission le 14 novembre, expliquant en ces termes les raisons qui motivaient son choix : « L’absence de vision organisationnelle claire et cohérente ayant cours au sein de la direction d’Option nationale conduit notre parti à une impasse…Après mûre réflexion, j’en suis arrivé à la conclusion que je ne peux plus assumer les fonctions que j’occupe au sein de notre parti dans les circonstances actuelles. »
Dans un article publié sur cette tribune le 15 mars 2013 sous le titre « La critique est une force », André Lamy touche, à mon sens, à une des pierres angulaires essentielles à toute formation politique qui aspire à une mobilisation de ses membres, à savoir l’ouverture à la critique. Voici un extrait du billet de M. Lamy :
« D’aucuns ont dénoncé une atmosphère de camp retranché installée à la permanence du parti ayant pour effet de décourager les talents prometteurs à force de faire taire leur esprit critique ou d’étouffer leurs questionnements. Pour certains membres de la direction, la critique est vue comme une attaque contre le parti ou, pire, vécue comme une attaque personnelle. Comment pouvons-nous laisser l’organisation du parti aux mains de gens qui ont peur de la critique ?
Or la critique a un rôle essentiel à jouer dans toute organisation. La critique est une force, car elle est la meilleure façon pour un individu ou une organisation d’éviter de se planter. C’est par ce moyen qu’une personne ou une direction peut être mise en contact avec les problèmes et les réalités du terrain, recevant les mises en garde, les avertissements ou les conseils des gens aguerris qui les entourent. Fermer la porte à la critique, c’est paver la voie aux ratés, aux dysfonctionnements et, dans le cas qui nous occupe, aux frustrations comme celles générées par le dernier Congrès d’ON. »
Le 19 mars 2013, Denis Monière signait à son tour un article sur Vigile sous le titre « Poser les vrais questions », lequel article débutait en ces termes :
« Les militants sont des courroies de transmission et des diffuseurs du message politique dans l’opinion publique, ils doivent être en mesure de faire la défense et l’illustration du programme adopté au congrès. Mais malheureusement ce programme est flou sur la démarche d’accession à l’indépendance et certains ont même soutenu qu’il fallait entretenir ce flou parce que ce serait rentable électoralement. Ceux qui pensaient qu’ON voulait faire la politique autrement en seront bien marris. Je pense au contraire que pour être efficace politiquement, il faut tenir un discours clair et cohérent. Or le programme actuel ne répond pas à cette exigence de la clarté. »
« Vision organisationnelle claire et cohérente », « ouverture à la critique », « clarté dans la démarche d’accession à l’indépendance »…autant de sujets essentiels sur lesquels la grogne semble porter ombrage à l’image d’Option nationale et que les responsables du parti, à commencer par son chef, devront pallier dans les meilleurs délais s’ils désirent positionner adéquatement ON sur la carte électorale du Québec.
vigile.net tribune libre 11 juin 2013