La dérobade ministérielle
Depuis l’annonce de la création d’une commission d’enquête publique indépendante sur le fiasco SAAQclic, autant les ministres du gouvernement Legault que la haute direction de la SAAQ, se sont déguisés en «courant d’air» en fuyant toute rencontre avec la presse sous prétexte qu’ils ne veulent pas nuire aux travaux de la future commission d’enquête.
«Pour ne pas nuire aux enquêtes qui portent sur le projet, il n’y aura pas d’entrevue d’accordée par M. Ducharme ou par d’autres représentants de la SAAQ», a affirmé le porte-parole de la SAAQ, Gino Desrosiers. «Je ne veux pas me mêler de la future enquête et si on m’appelle pour aller témoigner, évidemment, je vais répondre avec la même franchise que d’habitude…Si on commence tous à parler à gauche et à droite, on perd le bénéfice de l’éventuelle commission d’enquête publique», a déclaré Geneviève Guilbault, ministre des Transports. «Je vous rappelle que nous avons lancé plusieurs enquêtes et nous voulons aller au fond des choses. Nous allons laisser les enquêtes se faire», a lancé Maxime Bélanger, le porte-parole du ministre des Transports François Bonnardel jusqu’en octobre 2022.
Jusqu’à maintenant, et François Legault, et Geneviève Guilbault et François Bonnardel allèguent haut et fort qu’ils n’étaient pas au courant des dépassements de coûts à l’égard de SAAQclic. De surcroît, le premier ministre et les ministres impliqués se montrent cois comme si le monde s’était arrêté de tourner depuis l’annonce d’une commission d’enquête. C’est la dérobade complète, l’écran derrière lequel ils se réfugient sans vergogne comme si leur responsabilité ministérielle avait été placée sur pause.
Oh que non! Un écart d’au moins 500millions $ entre les prévisions de dépenses et le montant de la facture ne peut traîner des mois avant d’en connaître les tenants et aboutissants tout au moins par respect pour les contribuables québécois. En conséquence, l’opposition doit continuer de maintenir la pression sur le gouvernement pour le bien grand bien de la transparence parlementaire et d’une saine démocratie.
Le Devoir 8 mars 2025