La démission silencieuse, un malaise sociétal

Parallèlement à la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit au Québec depuis des mois, on observe un phénomène qui tend à se développer de plus en plus sur le marché du travail, à savoir la démission silencieuse qui consiste à se limiter aux exigences minimales de son emploi, quitte à le quitter sans préavis si les conditions de travail ne répondent pas aux critères de l’employé.

À prime abord, sous-jacent à ce phénomène, se dessine une tendance marquée chez la dernière génération qui consiste à considérer dans son plan de vie plusieurs valeurs, telles la vie sociale, les loisirs, la vie familiale et… le travail, au contraire des générations antérieures qui plaçaient le travail au centre de leurs valeurs privilégiées. Un phénomène nouveau auquel je souscris entièrement eu égard à l’équilibre qu’il sous-tend.

Toutefois, ceci étant dit, je ressens de fortes réticences sur le côté égocentrique de la démission silencieuse d’un employé qui profite de la pénurie de main-d’oeuvre pour manipuler l’employeur en faisant preuve de minimalisme à son travail.

D’un autre côté, je suis d’avis que l’employeur, en raison de son aplaventrisme servile devant son employé, ne fait que contribuer à ce que la situation se dégénère davantage, et crée un climat malsain au sein de l’équipe de travail. En conséquence, à mon avis, je crois que l’employeur doit informer clairement le postulant des conditions de travail auxquelles il devra répondre à défaut de quoi il sera renvoyé.

En réalité, dans l’hypothèse où nous tolérons la démission silencieuse au travail, sommes-nous en train de substituer, dans le milieu du travail, une génération d’enfants-rois à un phénomène d’employés-rois?

vigile.quebec tribune libre 18 octobre 2022
 

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