La chaise musicale

Les récits pathétiques des mères d’enfants ayant vécu de nombreux changements de professeurs au cours de l’année scolaire racontés dans Le Devoir du 30 août sous le titre L’absence de stabilité nuit à l’apprentissage des écoliers reflète à mes yeux un corollaire dramatique des coupures drastiques effectuées par le gouvernement Couillard.

En effet, si on remonte la chaine qui a conduit à une telle quantité d’enseignants pour un même groupe d’élèves, on arrivera rapidement au constat que l’épuisement professionnel apparaît comme la première cause des départs en congés de maladie des enseignants réguliers.

Un épuisement professionnel lié directement à la surcharge des enseignants confrontés à des élèves en difficultés d’apprentissage qui ont subi les conséquences des coupures dans les infrastructures, notamment chez les psychopédagogues et les travailleurs sociaux, créant ainsi un climat insoutenable dans la classe.

Pour Marc-Simon Drouin, directeur du Département de psychologie de l’UQAM, le professeur est « une figure d’identification » dont l’enfant apprend à répondre aux attentes. Toujours selon M. Drouin, si l’enseignant change constamment, cela génère un stress supplémentaire, en particulier pour les enfants avec des difficultés d’apprentissage.

En bref, pour mettre fin à cette « chaise musicale » causant des stress de toutes sortes aux écoliers, le ministre de l’Éducation se doit de rétablir un climat d’apprentissage sain en redonnant aux élèves en difficultés d’apprentissage les infrastructures nécessaires leur permettant de réintégrer la classe sans fracas, créant de la sorte la stabilité requise, voire essentielle, au sein du corps professoral.

vigile.ne tribune libre 2 septembre 2017

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