La cause avant le parti

« Puisque le Parti Québécois a été créé pour réaliser l’indépendance du Québec et que tous les candidats à la chefferie, sauf Martine Ouellet, ont décidé d’abandonner le projet dans le but de se faire élire, est-ce que quelqu’un pourrait me dire à quoi servira désormais le PQ si Lisée, Plamondon ou Cloutier parviennent à se faire élire ? »

Entrée en matière de l’article de Jean-Jacques Nantel publié sur cette tribune le 3 octobre sous le titre « Si Ouellet perd, le PQ ne sert plus à rien ! » et qui a reçu jusqu’à aujourd’hui plus de 3000 visiteurs et recueilli 30 messages.

Une question qui peut sembler brutale à prime abord mais qui n’en est pas moins porteuse d’un message clair, à savoir la raison d’être du Parti québécois, soit l’accession du Québec à son indépendance.

Près d’un demi-siècle s’est écoulé depuis les premiers balbutiements du mouvement souverainiste québécois. L’effervescence a pris de l’ampleur telle une trainée de poudre et a atteint son paroxysme avec l’élection d’un premier gouvernement péquiste en 1976 dont nous célébrons cette année le 40ième anniversaire.

Depuis lors, et particulièrement depuis le second référendum sur l’indépendance du Québec en 1995, la ferveur nationaliste s’est vue atténuée peu à peu et reléguée petit à petit derrière des stratégies emberlificotées du petit pas, telles l’étapisme de Claude Morin, les conditions gagnantes de Lucien Bouchard et la gouvernance souverainiste de Pauline Marois

Récemment, les membres du PQ avaient l’occasion de se donner un chef qui prônait la tenue d’un référendum dès le premier mandat d’un gouvernement péquiste. Mais, leur choix s’est tourné vers un candidat dont le leitmotiv de la campagne à l’investiture à la chefferie du PQ proposait le report d’un référendum en 2022…Une éternité en politique particulièrement lorsque le projet souverainiste oscillera autour de la cinquantaine à ce moment-là !

Pour reprendre les paroles de Jean-Jacques Nantel, « Quoi de plus efficace, en effet, que de se servir du travail gratuit des militants indépendantistes pour retarder l’indépendance suffisamment longtemps pour que l’immigration massive l’ait rendue totalement impossible ?
Le problème avec ce petit raisonnement machiavélique, c’est qu’il ne tient pas compte du haut-le-coeur généralisé que ressentent désormais les électeurs devant le cynisme des politiciens qui ne cessent d’insulter leur intelligence ».

C’est Bernard Landry qui a clamé tout au cours de sa carrière politique : « La cause avant le parti et le parti avant l’homme ». Eh bien, pour une énième fois, les membres du PQ ont opté pour le parti au détriment de la cause…dont on reparlera plus tard !

quebechebdo 25 octobre 2016 (version abrégée)
vigile.net tribune libre 27 octobre 2016

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