La carte de la culpabilité
Depuis le 5 septembre, nombreux ont été les commentaires qui font référence au fait que les quelque 80 000 citoyens qui ont voté pour Option nationale incarnent les responsables d'un gouvernement péquiste minoritaire, alléguant que l'ensemble de ces votes, n'eût été de la présence d'ON, aurait passé du côté du PQ.
Des allégations qui, à mon sens, sont purement hypothétiques et froidement mathématiques. En effet, comment peut-on présumer que tous ces électeurs auraient voté PQ si ON n’avait pas été sur la carte comme si les électeurs répondaient automatiquement au principe des vases communicants ? Pourquoi ces électeurs ont-ils voté ON sinon, en grande partie parce qu’ils sont désabusés du PQ ? Quel pourcentage du vote ON aurait penché du côté de QS dans l’hypothèse où le parti de Jean-Martin Aussant n’aurait pas existé ? Enfin, compte tenu qu’un bon nombre des électeurs visés se situent entre 18 et 34 ans et qu’ils croient au programme d’ON, quelle proportion de ceux-ci aurait agi comme bien des jeunes lors des élections antérieures, à savoir ne pas se présenter aux urnes advenant l’absence d’ON sur le bulletin de vote ?
En avançant de telles conclusions, on nous braque une étiquette négative qui, encore une fois, joue pernicieusement sur la carte de la culpabilité en alléguant que tous ceux qui ont voté pour Option nationale « ont fait perdre » la majorité des sièges au PQ!
quebechebdo 13 septembre 2012