Jusqu’où se propagera l’hémorragie?

Même si le dépôt de son projet de loi 593 a subi une rebuffade cavalière de la part du gouvernement Charest, Pierre Curzi continue de marteler qu’une nouvelle Charte de la langue française est devenue un impératif incontournable, alléguant, entre autres arguments, « les problèmes linguistiques qui s’accumulent ».

Et, à ce sujet, personne, le moindrement lucide, ne peut lui répliquer qu’il a tort…En effet, le français, depuis des mois, ne cessent de faire les manchettes dans des circonstances pitoyables où notre langue nationale est galvaudée lamentablement sur tous les plans, que ce soit aux divers paliers de gouvernements, dans le monde du sport que dans nos institutions de la santé et de l’éducation. À titre d’exemples récents, on peut mentionner dans cette litanie…

- Le détournement de fonds à d’autres fins qu’Ottawa verse à Québec pour la francisation des immigrants de la part du gouvernement Charest,

- La triste nécessité, pour une famille, de payer à ses frais les services d’une traductrice pour que sa mère puisse obtenir des soins en français à l’Hôpital Royal Victoria à Montréal,

- La nomination d’un entraîneur unilingue anglophone à la barre du club de hockey Les Canadiens, en la personne de Randy Cunneyworth,

- La désignation d’un unilingue anglophone, Michael Ferguson, à titre de vérificateur général du Canada,

- La nomination de Michael Moldaver, un autre unilingue anglophone au poste de juge à la Cour suprême,

- Les désignations de commissaires unilingues anglophones au Tribunal de l’immigration de Montréal,

- L’instauration d’un programme de maîtrise uniquement en anglais par l’École des hautes études commerciales (HEC),

- La nomination de Michael Smith comme vice-président aux ressources humaines d’une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec,

- La publication d’un bulletin en anglais de la part du maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, passant par le fait même outre les dispositions de la Charte de la langue française, compte tenu que sa municipalité n’a pas le statut de « bilingue »…

Et la liste d’épicerie ne cesse de s’allonger sans que nos élus, nos « dignes représentants de nos intérêts collectifs » n’aient le courage de poser les gestes qui s’imposent pour contrer cette hémorragie causée par l’effusion d’une anglicisation pernicieuse !

Jusqu’où se propagera l’hémorragie avant que quelqu’un quelque part y mette définitivement fin, pour le plus grand respect de notre identité québécoise et la survie de notre langue nationale ?

vigile.net tribune libre 1 avril 2012
quebechebdo 2 avril 2012

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