Hydro-Québec, miser sur le long terme
Le Plan stratégique 2022-2026 d’Hydro-Québec présenté en mars 2022 spécifie clairement que l’entreprise d’État devra être un moteur de la décarbonation efficiente du Québec, préparer notre réseau aux besoins énergétiques et technologiques de demain, accroître la prospérité collective du Québec et engager notre clientèle, nos équipes et nos partenaires dans la réalisation de nos ambitions collectives.
Du côté du premier ministre François Legault, le Québec a l’opportunité d’attirer de nouveaux clients pour Hydro-Québec, tout en générant des revenus supplémentaires pour l’État. « Il y a beaucoup d’entreprises, incluant des entreprises québécoises, qui ont des projets de développement qui demandent de l’énergie propre. Il faut être capable d’additionner les profits qu’on fait chez Hydro-Québec avec les entrées additionnelles de revenus», a-t-il dit, tout en ajoutant, tel un leitmotiv, qu’il espère ainsi combler l’écart de richesse qui sépare le Québec de l’Ontario.
En mettant en parallèle le plan stratégique 2022-2026 d’Hydro-Québec et la stratégie d’attributions de contrats à la pièce du gouvernement, il m’apparaît clair que les deux démarches arriveront en conflit un jour pas très lointain. C’est probablement le choc qu’anticipait Sophie Brochu lorsque François Legault a confié à Pierre Fitzgibbon les portefeuilles de l’Économie et de l’Énergie.
Hydro-Québec est une entreprise d’État et par conséquent redevable des politiques gouvernementales à court terme. Dans ce contexte, une personnalité de la trempe de Sophie Brochu ne pouvait tout simplement pas atteindre ses objectifs à long terme. Par ailleurs, je crains que sa remplaçante ou son remplaçant soit confiné dans un rôle d’exécutant et que la stratégie du long terme soit reportée aux calendes grecques.
vigile.quebec tribune libre 12 janvier 2023