Haro sur le serment d’allégeance au roi
Voici le texte actuel du serment d’allégeance que tous les députés nouvellement élus doivent prononcer lors de la cérémonie d’assermentation à l’Assemblée nationale : « Je, (nom du député), jure que je serai fidèle et porterai vraie allégeance à Sa Majesté le roi Charles III ». Une tradition jugée vétuste par bon nombre de députés depuis des décennies mais qui n’a jamais, à ce jour, été violée par aucun élu lors de son entrée officielle en fonction.
Or, le chef élu du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), s’est engagé, pendant la campagne électorale, à ne pas prêter serment au roi Charles III s’il était élu. Conséquemment, PSPP demande à l’Assemblée nationale de laisser siéger les trois élus péquistes même s’ils refuseront de prêter serment au roi d’Angleterre lors de leur assermentation prévue pour le 21 octobre. De plus, il a informé l’Assemblée nationale de son intention de prêter serment uniquement à l’endroit du peuple québécois, comme le feront aussi les deux autres députés du PQ.
Dans les faits, les députés doivent jurer fidélité et allégeance au monarque britannique d’une part, et s’engager à être loyaux vis-à-vis du peuple québécois d’autre part. Une aberration, selon le chef du PQ, qui estime que ces deux serments sont en «conflit d’intérêt». En effet, «On ne peut pas d’une part dire: je vais être loyal et mon travail va être en fonction de l’intérêt du peuple. Et en même temps dire: je vais être loyal et mon travail va être en fonction de l’intérêt de la couronne britannique », argue le chef du PQ.
Dans l’hypothèse où l’Assemblée nationale acquiesçait à la demande des députés péquistes, nous assisterions à un précédent historique qui délivrerait les nouveaux députés d’un serment axé sur l’asservissement envers la couronne britannique.
vigile.quebec tribune libre 12 octobre 2022
Le Soleil (version numérique) 13 octobre 2022