Gisèle Pelicot, une battante implacable
Dans la foulée du mouvement Me#Too qui a pris véritablement son envol avec l’affaire Harvey Wenstein en 2017, le procès intenté à la suite des révélations ahurissantes de Gisèle Pelicot à l’égard de viols crapuleux dont elle été la victime alors qu’elle était inconsciente sous l’effet de fortes doses d'un puissant anxiolytique se sera échelonné du 2 septembre au 19 décembre 2024, et conclu par la condamnation de cinquante-et-un accusés dont son ex-conjoint Dominique Pelicot, le maître d'oeuvre de cette saga innommable. Or le plus incroyable dans cette poursuite judiciaire réside dans la ténacité implacable dont a fait preuve la victime tout au cours des procédures afin, selon ses dires, que "la honte change de camp" nonobstant le refus odieux des accusés de reconnaître leur responsabilité.
Gisèle Pelicot a été nommée par la BBC une des 100 femmes marquantes de l'année 2024 et est perçue internationalement comme une inspiration pour la lutte contre les violences faites aux femmes. En ces temps tumultueux de perfides attaques sexuelles contre les femmes, la septuagénaire de l'affaire des viols de Mazan incarne une battante qui aura contribué de façon exceptionnelle à vaincre les tabous sur la dénonciation des agressions sexuelles envers les femmes.
Le Devoir 21 décembre 2024i