François Legault, le chef des compromis
La dernière offre pour le moins insultante, voire dénigrante, de Justin Trudeau eu égard aux transferts en santé aux provinces et aux territoires, à savoir 46,8 milliards d’argent neuf sur 10 ans, aurait dû, à mon sens, suscité la colère de François Legault, Or, tel un petit mouton dans la bergerie fédéraliste, il s’est contenté de déclarer que « c’était mieux que rien ».
Par ailleurs,depuis le début de son premier mandat en 2018, et celui de son deuxième mandat en 2022, François Legault ne cesse de clamer à hauts cris qu’il dirige en gouvernement nationaliste. Et, particulièrement depuis le scrutin de 2022, fort d’une majorité écrasante à l’Assemblée nationale avec 90 députés élus, le premier ministre du Québec se targue d’avoir la marge de manœuvre nécessaire pour négocier de nouveaux pouvoirs avec Ottawa.
Et pourtant, quand vient le temps d’utiliser sa « marge de manœuvre » devant Justin Trudeau, elle fond comme neige au soleil devant un François Legault compréhensif, voire aplaventriste qui a enfoui son nationalisme dans sa petite poche tout en s’assurant qu’il ne dépasse pas. À tel point que je me demande s’il n’aura pas cette attitude de perdant lorsque viendra le temps de défendre les projets de loi 21 et 96, lorsqu’ils seront attaqués par Justin Trudeau et l’appareil judiciaire.
François Legault n’est pas un batailleur de nature. Il est plutôt un adepte du compromis sans chicane alors que son rival est un boxeur qui a hérité de plus de la combativité de son père. Quoi qu’il en soit, le chef de la CAQ devra sortir de sa léthargie systémique et fourbir ses armes dans les dossiers de la défense de la langue française et de la la laïcité de l’état du Québec à défaut de quoi il sera mûr pour un départ vers Ottawa.
vigile.quebec tribune libre 12 février 2023