Et les patients?
La saga que se livrent actuellement les omnipraticiens et le ministre de la Santé, Christian Dubé, eu égard à l’abolition de la prime de 120$ versée aux médecins au moment où ils prennent en charge un patient «orphelin» est en train de dégénérer en un champ de bataille agressif, voire virulent. Difficile, dans un tel scénario, de déterminer qui sont les «bons» et qui sont les «méchants».
D’un côté, le ministre qui refuse de négocier «avec un gun sur la tempe», et de l’autre, les médecins généralistes qui allèguent l’odieux de la décision unilatérale du ministre. Et, pris en otages dans cette guerre de pouvoir, ce sont quelque 5700 patients qui ont survécu à la purge des médecins par rapport aux 18 398 en liste la semaine dernière qui attendent depuis des mois un rendez-vous avec un omnipraticien.
Dans ces circonstances, les médecins généralistes donnent carrément l’impression de contourner le guichet d’accès à la première ligne (GAP) pour une prime, disons-le, dérisoire de 120 $ par patient, et le ministre use de son pouvoir éhontément en abolissant cette prime sans aucune négociation préalable.
Depuis quelques années, la période d’accès à un médecin de famille a atteint des proportions sans précédent, voire même inhumaines pour des milliers de patients qui souffrent le martyre quotidiennement. C’est dans un tel tohu-bohu que la nouvelle PDG de Santé Québec, Geneviève Biron, s’est engagée à désengorger l’accès aux médecins de famille et à placer le patient au centre de ses priorités. Reste à savoir si elle et son équipe réussiront à gagner leur pari…
vigile.quebec tribune libre 28 mai 2024
Le Devoir 29 mai 2024