Et la présomption d’innocence?

Devant l’avalanche de bris de contrats par les compagnies de disques envers des artistes qui ont été condamnés sur la place publique dans les médias sociaux par des dénonciateurs anonymes pour de présumés actes de violences sexuelles, on est en droit de se demander où est passé notre état de droit, notamment la présomption d’innocence…

Conséquemment, est-il justifié que les médias sociaux se transforment en tribunaux? Pour y répondre, je prendrai exemple sur les réactions du premier ministre François Legault et de la ministre de la Condition féminine Isabelle Charest eu égard à cette vague de dénonciations.

Alors que François Legault estime « normal », en 2020, de voir ces dénonciations se multiplier sur différentes plateformes tout en arguant qu’« une des façons pour communiquer rapidement et avoir de l’impact, ce sont les médias sociaux », Isabelle Charest incite les présumées victimes à se tourner vers les bonnes ressources pour pouvoir cheminer et avoir une certaine réparation, alléguant que les médias sociaux ne constituent pas la meilleure voie pour dénoncer des cas de violences sexuelles.

Nonobstant le fait que les dénonciations sont peut-être fondées, comment peut-on qualifier des compagnies de disques et autres maisons de production qui ont brusquement laissé tomber des artistes avec lesquels elles travaillaient depuis des années simplement parce que leur nom est apparu sur une liste anonyme ? Sans aucune preuve, sur la base d’une simple allégation ? C’est ce que je qualifierais de dangereuses substitutions d’une tribune sans balise et sans pouvoir en tribunal de justice, une démarche qui peut conduire de facto à un déferlement sans limite!

vigile.quebec tribune libre 15 juillet 2020

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