Entre la realpolitik et la politique fiction: Catherine Dorion

« Advenant que Catherine Dorion devienne cheffe d’O.N., ce que je souhaiterais volontiers pour le bien supérieur de notre Cause, une tactique inédite pourrait éviter à O.N. d’envoyer inutilement ses candidats à l’abattoir et de perdre tout à fait gratuitement la crédibilité qui lui a été distribuée avec tellement de parcimonie lors de la dernière élection. Cette tactique éviterait aussi au P.Q. de subir une concurrence inutile provenant d’un parti marginal « SI » :

« Si » seule la cheffe d’O.N. était la candidate unique de son parti dans son comté, l’ensemble des aspirants-candidats du parti passant leur tour. « Si », en contrepartie, le P.Q. laissait la voie libre dans le seul comté du chef d’O.N. en n’y présentant pas de candidat….

Il y a quand même un petit hic à ma proposition : une pareille alliance serait un marché de dupes si, sous prétexte de jaser d’indépendance, la nouvelle cheffe d’O.N. reprenait là où le chef précédent avait laissé, et qui passait autant de temps à jaser du P.Q. que d’indépendance. Mais si on y pense sérieusement… il serait peu probable que sur une semblable proposition d’Union sacrée, un pareil bla-bla se reproduise à nouveau en campagne électorale : n’ayant qu’une seule candidate et devant compter alors sur l’appui de l’électorat péquiste du seul comté où le parti O.N. serait présent, tout O.N. et sa cheffe serait enfin incitées à la plus rigoureuse realpolitik, si on est seulement capable d’admettre cette chose pourtant si simple que la realpolitik n’est pas vaccinée contre l’idéalisme¹ … Notre Cause pourrait y gagner enfin une vedette, peut-être même une immense vedette, et, qui sait, le P.Q. sa majorité.

¹ Je ne me fais pas d’illusions quant à cette compréhension de la realpolitik qui, si elle était comprise et pratiquée, éviterait bien du jaspinage à propos de la personne de Pauline Marois. »

« Entre la politique fiction et la realpolitik : Catherine Dorion » Marcel Haché, Tribune libre de Vigile, 21 juin 2013 (extrait)

Avant d’aborder mon argumentaire, il m’apparaît essentiel de définir le terme « realpolitik » puisqu’il est au centre du billet de Marcel Haché. Selon Wikipédia, « realpolitik », de l’allemand (politique réaliste ), signifie « la politique fondée sur le calcul des forces et l’intérêt national »

Jusque là, Marcel Haché et moi nous entendons sur le sens de la « realpolitik ». Toutefois, là où le bât blesse, c’est l’ordre dans lequel nous plaçons les mots « realpolitik » et « politique fiction » devant le nom de Catherine Dorion.

Je m’explique en reprenant cet extrait de M. Haché : « Il y a quand même un petit hic à ma proposition : une pareille alliance serait un marché de dupes si, sous prétexte de jaser d’indépendance, la nouvelle cheffe d’O.N. reprenait là où le chef précédent avait laissé et qui passait autant de temps à jaser du P.Q. que d’indépendance »

À mon sens, il y plus qu’un « petit hic » dans l’argumentaire de Marcel Haché…il y une incongruité fondamentale. En effet, jamais ni Catherine Dorion ni aucun autre chef qui adhèrent aux convictions souverainistes d’ON n’accepteront le type d’ « alliance » proposée par M. Haché pour la simple et bonne raison que la gouvernance dite « souverainiste » du PQ Marois ne répond aucunement à leurs attentes.

En conséquence, la véritable « realpolitik » se retrouve au sein d’Option nationale qui, seul, propose une démarche « fondée sur le calcul des [véritables] forces [souverainistes] et l’intérêt national ». En ce qui a trait à la « politique fiction », elle est incarnée viscéralement dans le cul-de-sac où nous conduit la gouvernance souverainiste.

Enfin, en ce qui concerne le « jaspinage » qui signifie « bavardage » [pratique d’une conversation dans un contexte où les participants sont supposés se concentrer sur une autre activité], auquel font allusion souvent les défenseurs de Pauline Marois, je dirais qu’il s’applique plutôt au PQ Marois dans le contexte où ses partisans « jaspinent » au lieu de se concentrer sur l’indépendance du Québec !

vigile.net tribune libre 29 juin 2013

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