Enseignants recherchés

À partir du moment où les suppléants manquent à l’appel lors de l’absence d’un professeur et que ce sont les enseignants réguliers qui doivent pallier en étant affectés aux cours du professeur absent, on a atteint, à mon sens, le « fond du baril ».

Imaginez le scénario suivant : en plus d’ajouter une ou plusieurs prestations de cours aux professeurs déjà débordés par une tâche quasi surhumaine à la suite des coupes du gouvernement Couillard, notamment eu égard aux ressources humaines, les élèves sont soumis à cinq professeurs différents au cours d’une même journée de classe…Une situation pour le moins anti-pédagogique!

Et on crie à l’aide parce que la relève ne vient pas frapper aux portes de l’école! Pourtant, rien de surprenant compte tenu de l’ampleur de la tâche qui attend même les plus valeureux de ceux qui se destinent à l’enseignement.

Tant et aussi longtemps que la profession d’enseignant ne sera pas reconnue à sa juste valeur et que les ressources humaines destinées à encadrer les élèves en difficultés d’apprentissage brilleront par leur absence, l’école risque de demeurer un lieu insécurisant et déstabilisant aux yeux des futurs enseignants…au grand dam des générations d’élèves qui doivent se plier bien malgré eux à une telle contreperformance d’un système éducatif gangrené par les coupures draconiennes du gouvernement libéral.  

Car, est-il besoin de le spécifier, à chaque matin, l’école ouvre ses portes aux élèves pour leur communiquer des connaissances dans un climat favorable à l’apprentissage. Encore faut-il créer un tel climat pour autant que les ressources humaines, notamment les travailleurs sociaux et les psychopédagogues, soient disponibles pour appuyer l’enseignant dans ses efforts pour offrir à ses élèves un milieu sain et propice à une prestation de cours profitable.

vigile.net tribune libre 18 mars 2018
 

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