En souvenir de mes années d’enseignement!
Encore aujourd'hui, sept ans après ma prise de retraite, lorsqu'on me demande ce que je faisais dans la vie, je réponds toujours que j'exerçais le plus beau métier du monde!
À cet effet, pendant ma carrière de trente-deux ans dans le monde de l'enseignement, il m'a été maintes fois donné l'occasion de demander aux jeunes quels avaient été leurs meilleurs moments vécus à l'école. Spontanément, ils me faisaient part de circonstances souvent anodines où le professeur avait fait preuve de compréhension, de reconnaissance, de respect envers leur personne et d'humour. Ils gardent en mémoire des paroles bienfaisantes et des gestes de bonté à leur égard en leur permettant, par exemple, le droit à l'erreur.
En relation avec ce constat, laissons la parole à Marguerite Lavoie dans son livre intitulé "À bas l'école passe-temps, vive l'apprentissage": "Je pense que pour enseigner efficacement dans le sens le plus englobant du terme, il faut d'abord être heureux, ce qui se devine par la sérénité, l'aménité et la congruence. Ce sont les élèves eux-mêmes qui définissent la bonne ou le bon professeur: celle ou celui qui ne se prend pas pour un autre, qui est capable de rire de nos farces et qui sait nous comprendre."
En terminant, je vous suggère ce court poème que j'ai eu la chance de lire après le passage de quelques jours d'un visiteur à l'Arche de Jean Vanier, texte qu'il a écrit à la suite d'une conversation avec un jeune handicapé gravement atteint du cancer:
" Louis me regarde…
-Ça ne va pas?
Il me fixe profondément…
-Tu as mal?
Il devient triste…
-Je puis faire quelque chose pour toi?
Il me fait signe d'approcher…
-Dans trois mois, je ne serai plus!…En attendant, aime-moi!"
quebechebdo 20 décembre 2010