Effets collatéraux du mode de scrutin
Dans l’état actuel des négociations, le Parti québécois, qui a fait élire 3 députés avec 14,6% du vote populaire, devrait se contenter d'un budget annuel de fonctionnement de 495 000 $, soit 7% de l’enveloppe budgétaire dédiée à cette fin. Par contre, l'opposition officielle libérale avec 20 députés et 14,3 % du vote recueilli aurait 4,4 millions $, soit 64% du budget, et Québec solidaire, qui a fait élire 11 députés avec 15,4 % du vote, aurait 1,9 million $, à savoir 28% de l’assiette budgétaire. Par ailleurs, sur le plan du temps de parole alloué à chaque parti d’opposition, dans l’hypothèse où le modèle proposé est mis en vigueur, pour chaque cycle de 100 questions, l'opposition libérale pourrait en poser 70, Québec solidaire 25 et le PQ 5.
Or, à la suite du scrutin du 3 octobre, de nombreuses voix de tous horizons se sont élevées pour dénoncer la distorsion flagrante entre le pourcentage de voix obtenus au suffrage et le nombre de députés élus, notamment eu égard au PQ, à savoir 14,6% du vote et 3 députés. De ce fait, les effets collatéraux d’un mode de scrutin inéquitable se répercutent inexorablement dans la proportion du budget de fonctionnement ainsi que que dans le temps de parole accordé aux partis d’opposition.
Nonobstant le fait que la réforme du mode de scrutin nécessite un processus de consultation générale, je suis d’avis que l’énoncé des règles établies pour l’attribution du budget de fonctionnement et le temps de parole accordé aux partis d’opposition pourrait être modifié rapidement par les chefs des quatre partis en tenant compte, cette foi, du pourcentage de votes obtenus lors du dernier scrutin. C’est une simple question d’équité!
vigile.quebec tribune libre 18 novemmbre 2022