Des enfants qui vieillissent trop vite
J’ai été interpelé dernièrement par une caricature publiée dans un média montrant une vieille dame dans une épicerie qui demande à un jeune s’il désirait qu’elle l’aide à retrouver sa mère. Et l’enfant de répondre poliment qu’il travaillait ici. Le cocasse de cette mise en scène est hallucinant, deux mondes, deux réalités.
Mais venons-en au fait. Le ministre du Travail, Jean Boulet, veut faire adopter une loi pour imposer 14 ans comme âge minimal pour travailler. Une décision purement politique pour venir en aide notamment aux commerces de détail qui sont aux prises avec une pénurie de main d’oeuvre. La solution : engager des jeunes.
Dans toute cette saga, on oublie que ces jeunes sont encore des enfants qui vont à l’école, ont des travaux à réaliser à la maison, des études à faire en vue de la préparation à un examen ou un test dans une matière en particulier pour le lendemain, etc…
De surcroît, on oublie aussi que ces enfants n’ont que 14 ans et qu’ils ont une jeunesse à vivre, des activités à réaliser avec des amis, des sports à pratiquer ou toute autre activité de loisir en groupe, bref à apprendre à socialiser avec des jeunes de leur âge.
À mon avis, en les engageant dans le milieu du travail aussi tôt, ils vieillissent trop vite. Ce n’est pas le rôle des enfants d’agir comme solution à la pénurie de main d’oeuvre. En agissant de la sorte, on déplace le problème en faisant travailler des enfants au lieu de les laisser vivre la jeunesse qu’ils risquent de ne pas voir passer.
vigile.quebec tribune libre 2 mai 2023