Des aînés pris en otages

À toutes les fois que j’entends des histoires grotesques au sujet de la maltraitance de nos aînés dans les centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD), je ressens une vive colère et une profonde indignation envers les autorités concernées par la qualité de vie de ces personnes âgées dont la vulnérabilité ne fait qu’amplifier mon exaspération.

Encore une fois, il aura fallu attendre de récents cas de négligence envers les aînés en CHSLD dévoilés dans les médias, rapportant notamment des cas de mépris envers les résidents, un manque d'intimité lors des soins, des repas désorganisés ou encore des odeurs désagréables dans certains établissements, pour forcer la ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, à intervenir face à ces situations inhumaines et inacceptables.

Mais où étaient donc les autorités gouvernementales avant la révélation de telles incongruités dans les médias? Comment peuvent-elles s’imaginer sérieusement que la présence de 2 inspecteurs pour les 468 CHSLD au Québec puisse être suffisante pour exercer un contrôle adéquat sur la gestion de ces centres hospitaliers?

Dans une réunion téléphonique avec les 16 dirigeants des agences de santé et des services sociaux du Québec, récemment, la ministre Vien leur a demandé de lui livrer rapidement un portrait de la situation. Elle souhaite savoir ce qui se passe sur le terrain afin d'apporter les correctifs nécessaires…Pourquoi, tout à coup, la ministre semble-t-elle tomber des nues?

Et la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, de répliquer, toujours à la suite de ces révélations : « Oui, ça prend des sanctions quand les gens négligent nos aînés, quand nos aînés sont maltraités. On ne peut pas laisser les personnes maltraitées, il y a une charte des droits de la personne qui existe. » Avant de parler de sanctions, Mme Blais, ne croyez-vous pas que vous devriez faire en sorte de prévenir de telles maltraitances?

Quand nos dirigeants vont-ils enfin prendre leurs responsabilités et mettre sur pied les dispositions qui s’imposent pour pallier de telles aberrations et délivrer nos aînés de ce système vicié qui les condamne à survivre comme des otages…en attendant? 

quebechebdo 1er mars 2012

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