Décrochage des futurs profs

 

Les statistiques sont alarmantes, En pleine période de pénurie de main d’oeuvre en enseignement, jusqu’à un aspirant prof sur deux abandonne ses études en cours, une proportion qui est en hausse dans certaines universités.

Selon la doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, Anabelle Viau-Guay, «une des pistes d’explication, c’est la durée des études qui s’allonge chez nos étudiants notamment en raison de la conciliation travail-études. Parmi la plus récente cohorte d’étudiants en enseignement, 10% sont toujours inscrits à l’université six ans après le début de leur baccalauréat de quatre ans». Le taux de diplomation à l’Université Laval, tous programmes confondus, est de 64% comparativement à 79% il y a trois ans, et un scénario à peu près semblable ressort dans les autres universités du Québec.

Or quoique perçus de facto comme bénéfiques pour la formation des futurs enseignants, certains experts du réseau scolaire préconisent la rémunération des stages en enseignement, un facteur qui contribuerait, selon eux, à freiner le nombre d’abandons parmi les aspirants enseignants qui, pour plusieurs, doivent se dénicher un emploi à temps partiel pour payer l’épicerie.

En bref, l’attractivité et la rétention eu égard aux études menant à la carrière d’enseignant ont un prix. Primo, la durée du baccalauréat en sciences de l’éducation doit être réduite au minimum compte tenu que les cours de didactique n’abordent que les notions théoriques inhérentes à la profession d’enseignant. Et secundo, les stages, qui incarnent la facette pratique des notions didactiques, doivent être rémunérés, les étudiants étant confrontés aux mêmes tâches qu’un enseignant, notamment à la préparation et la prestation de cours en plus de la correction.

vigile.quebec tribune libre 3 septembre 2024
 

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