De la notion de « victime »

Trois compagnies de tabac devront verser à 100 000 victimes québécoises du tabagisme la somme de 17 milliards $, un jugement de la Cour d’appel qui vient entériner celui de la Cour supérieure de 2015. Dans ce dernier jugement, le juge Brian Riordan reproche, entre autres, aux compagnies de tabac d’avoir failli à leur devoir d’informer leurs clients des risques et dangers de leurs produits et ainsi d’avoir causé des préjudices aux fumeurs.

De leur côté, les cigarettiers plaident que les fumeurs ont toujours su dans quoi ils s’embarquaient en achetant leurs produits et qu’ils ont toujours respecté les normes fédérales de l’industrie eu égard à l’utilisation du tabac. Or si on ajoute à cet argumentaire le fait que les mises en garde de Santé Canada sont omniprésentes sur les paquets de cigarettes, je vois difficilement comment un fumeur peut invoquer qu’il n’est pas informé des dangers de la cigarette pour sa santé.

Par ailleurs, il m’apparaît pour le moins incohérent que lesdites victimes du tabagisme s’apprêtent à retirer entre 24 000 $ et 100 000$ chacune alors que les milliers de victimes de pédophiles au sein du clergé éprouvent toutes sortes de difficultés à obtenir un pardon de la part de l’Église.

Et pourtant, le fumeur consent de son plein gré à inhaler un produit dont il connaît les effets nocifs potentiels sur sa santé… Peut-on en dire autant du jeune vulnérable victime de la perversité d’un pédophile?

vigile.net tribune libre 2 mars 2019 

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