Comment se fait-il que les Québécois ne se soient pas encore donné un pays?
Selon l’Institut de la statistique du Québec, le Québec comptait
8 012 000 habitants au 1er janvier 2012, un chiffre qui le placerait au 95ième rang de tous les pays du monde en terme de population, devant la Suisse, le Honduras, la Serbie, la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, l’Irlande, le Kosovo…etc, s’il obtenait son indépendance.
Même si le taux de croissance de la population, qui était de 1,02 % en 2009, a diminué à 0,95 % en 2010, puis à 0,91 % en 2011, précise-t-on dans le « Bilan démographique du Québec », dévoilé le 3 décembre, « En fait, la population du Québec continue d’augmenter. La population du Québec n’a pas commencé à diminuer. Une croissance de population, ça s’explique par deux grands facteurs. On va parler d’un accroissement naturel, qui est la différence entre les naissances et les décès – et qui est positive – et un accroissement migratoire, qui est la différence entre les personnes qui entrent sur un territoire et les personnes qui quittent le territoire. Ces deux composantes-là sont positives », a résumé en entrevue Chantal Girard, démographe à l’Institut de la statistique du Québec.
Par ailleurs, la région de Montréal continue de perdre des citoyens au profit des autres régions, tandis que celles des Laurentides, Lanaudière, Laval et la Montérégie en gagnent. Dans les faits, si on ne regarde que les mouvements migratoires entre les régions du Québec, il y a chaque année 20 000 personnes de plus qui quittent Montréal que de personnes qui s’y établissent, soient environ
60 000 départs par rapport à 40 000 arrivées, explique Mme Girard. Cependant, l’immigration internationale de même que la croissance des naissances viennent contrebalancer le phénomène en ce qui a trait à Montréal.
« Au total, la population de Montréal augmente, parce qu’il y a plus de naissances que de décès et parce que les immigrants internationaux s’installent là en grand nombre. Par contre, la croissance est moins importante que ce qu’elle pourrait être, parce qu’il y a quand même dans les échanges interrégionaux pas mal plus de gens qui quittent l’île qu’il y en a qui viennent s’y installer chaque année », relate la démographe.
Les régions éloignées, quant à elles, ont vu leurs pertes diminuer considérablement sur cinq ans. Il en est ainsi de la Côte-Nord, de la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, du Bas-Saint-Laurent et du Saguenay-Lac Saint-Jean. « Ce sont des régions qui ont enregistré des déclins de population dans les années passées », et maintenant, il y a ou bien stabilisation ou bien déclin moins marqué, souligne Mme Girard. De plus, parmi les régions éloignées, l’Abitibi-Témiscamingue a même enregistré une légère croissance de sa population si on compare l’année 2006 à l’année 2011.
Le territoire du Québec, c’est plus de 1 500 000 km2 de superficie, soit un territoire : trois fois plus grand que la France, sept fois plus grand que la Grande-Bretagne, quarante fois plus grand que la Suisse, plus de 10 000 km de frontières, plus de 180 000 km2 d’eau douce, un potentiel récréo-touristique exceptionnel, un bassin de ressources naturelles qui comporte d’importantes ressources forestières, fauniques, énergétiques, agricoles et minérales, une partie significative du fleuve et du golfe Saint-Laurent…
Devant ces données plutôt encourageantes, voire même impressionnantes, une question fondamentale s’impose : comment se fait-il qu’un peuple de plus de 8 millions d’habitants, imprégné jusque dans ses racines les plus profondes d’une culture et d’une langue francophones qui ont résisté depuis des siècles à toutes les formes imaginables d’assimilation anglophone, baignant dans un royaume où foisonnent de multiples ressources naturelles qui lui appartiennent et enfin, dont le génie de la population rejaillit partout à travers le monde dans une multitude de sphères d’avant-garde, comment se fait-il enfin que ce peuple, dans la lignée de nombreux autres au cours des dernières décennies, ne se soit pas encore offert un pays ?
Permettez-moi de risquer une réponse…Tant et aussi longtemps que les politiciens que nous élisons demeureront tièdes et timides dans leurs convictions concernant la souveraineté du Québec, nous continuerons de piétiner dans une politique du petit pas qui, bien souvent, nous conduit dans des culs-de-sac à répétition. En conséquence, les Québécois doivent se regrouper autour d’une équipe solide dont les convictions souverainistes sont clairement affirmées…et cette équipe est incarnée par l’Option nationale de Jean-Martin Aussant !
vigile.net tribune libre 6 décembre 2012
quebechebdo 6 décembre 2012