Ce soir, j’ai l’âme au Québec!
En lisant le poème de Gilles Ouimet paru sur la tribune libre de Vigile, intitulé "Je m'oublie, un peu, beaucoup, passionnément", je n'ai pu m'empêcher de ressortir de mon coffre aux souvenirs ces deux poèmes que j'ai écrits un jour et qui cadrent très bien, à mon sens, avec ce souffle d'autonomie qui anime tous ceux qui continuent de se battre pour ce pays du Québec dans la lignée de Félix Leclerc et de s'émerveiller devant l'accueil chaleureux des gens qui l'habitent et l'immensité de son territoire!
Au bout de l'île
Au bout de l'île d'Orléans
Devant le fleuve Saint-Laurent
Tournoyant en reflets d'argent
J'entends le chant des goélands
Sur l'autre rive curieux mariage
De vert côtoyant l'usinage
Le temps sur son infâme passage
Ayant brisé la pâturage
Au loin un paquebot fend l'eau
Du fleuve qui porte sur son dos
La marée noire du cargo
Enfouie dans son lourd tombeau d'eau
Mon regard se porte à nouveau
Sur l'élégant mouvement de l'eau
Je le reçois comme un cadeau
Du matelot venu d'en haut
Par un après-midi d'automne
En revenant par le pont de l'île
Je me suis rappelé Leclerc de l'île
Comme l'homme que toujours on fredonne
De chaque côté du Saint-Laurent
Mon regard se porte à nouveau
Sur l'élégant mouvement de l'eau
En arrière-plan l'île d'Orléans
Région d'immensité
Le lac Saint-Jean tel un océan
Trône de Roberval à Alma
S'étirant jusqu'à Péribonka
Ceinturé de lacs petits et grands
Tout autour les montagnes en cerceaux
Jour après jour veillent sur les plans d'eau
Dessinant de gracieuses courbes
Frontières de la céleste voûte
Bordant son immense étendue d'eau
Un tapis moelleux de sable fin
Aux pures couleurs de tissu de lin
Laisse le roi d'eau flatter sa peau
Dans ce décor de bout du monde
Où règnent calme et sérénité
J'ai rencontré des gens où abonde
Un monde de générosité
Alors lentement avec le temps
La nature nous a apprivoisés
Semant entre nous une amitié
À l'image des gens du lac Saint-Jean
vigile.net tribune libre 6 avril 2011