Bras de fer opposant Jolin-Barrette à Lucie Rondeau

Pendant que des milliers de causes judiciaires tardent à se faire entendre compte tenu de délais interminables, les judiciarisés étant les premières victimes de ce chaos, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette et la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau, se retrouvent dans un cul-de-sac eu égard aux solutions à apporter.

Du côté de la juge Rondeau, son projet de réforme prévoit que les juges siégeront désormais seulement un jour sur deux, afin de tenir compte de la « complexité grandissante des causes entendues ». Or, paradoxalement , elle réclame de Québec la nomination de 41 juges supplémentaires afin d'accélérer la cadence dans les salles de palais de justice.

De son côté, le ministre Jolin-Barrette a calculé que les nouveaux ratios de travail des juges risquaient de faire avorter pas moins de 50 000 dossiers judiciaires au cours de l'année qui vient au Québec, alléguant que de plus en plus de causes seront frappées par l'arrêt Jordan dans les mois qui viennent.

Avant de procéder à un nombre aussi élevé de nouveaux juges, le ministre de la Justice désire obtenir des garanties qu'un tel geste aura un impact significatif sur l'efficacité du système judiciaire, à défaut de quoi il s’objectera à la réforme Rondeau

Au point où en est cette saga, ce sont encore une fois les victimes d'actes criminels qui risquent de faire les frais d'un nouvel affrontement entre les pouvoirs judiciaire et exécutif. Dans un premier temps, je suis d’avis que le projet de réforme de la juge Rondeau ne tient pas la route. Conséquemment, la juge en chef de la Cour du Québec devrait mettre sur la glace sa réforme, et laisser le temps au ministre de la Justice de terminer sa propre réforme, celui-ci alléguant qu' « une réorganisation des horaires et de la charge de travail des juges devra faire partie de la solution ».

vigile.quebec tribune libre 25 novembre 2022
Le Soleil (version numérique) 26 novembre 2022

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