Birks dans les bonnes grâces de Fitzgibbon

Lancé dans les premières semaines de la crise sanitaire, le Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE) vise l’aide aux entreprises qui étaient financièrement en santé avant la crise et « dont les liquidités sont affectées par les répercussions de la COVID-19 », peut-on lire sur le site d’Investissement Québec. Or, le groupe Birks de Montréal, à qui le PACTE, par l’entremise du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon, a consenti un prêt de 10 millions $, a subi des pertes financières au cours des deux dernières années. De plus, la Bourse NYSE American a récemment averti l’entreprise qu’en raison notamment de ces déficits, ses actions pourraient bientôt être retirées de la cote.

Et plus encore, des recherches nous apprennent que Birks est contrôlée par une série de firmes obscures constituées au Luxembourg, en Suisse et aux Bermudes, des pays considérés à divers titres comme des paradis fiscaux. À preuve, la société mère de ces entités est la fiducie Grande Rousse, domiciliée aux Bermudes, qui détient près de 76 % des actions de Birks. Selon un document réglementaire datant de 2016, un bénéficiaire ultime de Grande Rousse est Lorenzo Rossi dit Montelera, l’un des héritiers du célèbre producteur de vermouth Martini & Rossi et dont le fils, Niccolò Rossi, est président du conseil d’administration de Birks depuis 2017.

Décidément, Birks semble être dans les bonnes grâces du ministre Fitzgibbon. Peut-être y-aurait-il lieu de fouiller davantage cette « relation privilégiée »!  Qui sait?…

vigile.quebec 3 septembre 2020

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