Aux plus forts la poche
La subvention salariale permet d’éponger 75 % du salaire des employés dans le but de venir en aide aux entreprises et aux organismes financièrement ébranlés par la pandémie de COVID-19. Or, on apprend que quatre partis politiques fédéraux, soit le PLC, le PCC, le NPD et le Parti vert ont décidé de s’en prévaloir, alléguant des pertes de revenu au chapitre des dons au cours du premier trimestre de 2020 et qu’une élection anticipée est toujours possible considérant le fait qu’un gouvernement minoritaire est au pouvoir. Seul le Bloc québécois n’y a pas adhéré. Voilà pour le tableau d’ensemble.
En réalité, les partis politiques sont, au sens de la loi, des organismes sans but lucratif. Si on s’en tient à la lettre du nouveau programme d’urgence, ils ont droit à l’aide gouvernementale pour éviter de mettre à pied leurs employés. Or, dans les faits, au cours des trois premiers mois de 2020, le PLC a récolté près de 3 millions et le PCC, 3,9 millions, de quoi rémunérer ses employés si on ajoute ces sommes aux montants déjà accumulés dans la caisse de ces partis. En termes clairs, aucun d’eux n’est au bord de la faillite ni ne risque de « fermer ses portes ». Ni le PLC, ni le PCC ne se retrouvent « financièrement ébranlés par la pandémie de COVID-19 ».
À mon avis, pour des raisons de transparence élémentaire, le PLC et le PLQ devraient ouvrir leur livre publiquement avant de réclamer la dite subvention salariale au même titre que les entreprises et les organismes qui qui ont fait appel à ce programme. Toutefois, les partis politiques ont plutôt tendance à se monter discrets eu égard à leurs récoltes de dons, une attitude qui doit être corrigée eu égard à la situation pandémique actuelle. Décence oblige!
vigile.quebec tribune libre 27 mai 2020