Absence de repères
Sous le titre Société anxieuse, société malade, Mathieu Bock-Côté paru dans Le Journal du 25 février dresse un portrait plutôt noir mais réaliste de notre société envahie par une angoisse épidémique. « Une société qui trouve pour chaque mal de l’âme la pilule appropriée est une société qui a renoncé à réfléchir à ses carences profondes », affirme Bock-Côté.
Une affirmation choc qui ne peut que nous laisser perplexe et inquiet sur le mal de l’âme dont souffre notre société « moderne » qui continue de s’engloutir dans le tourbillon de l’immédiateté que lui présentent, entre autres, les médias sociaux. À cet effet, on n’a qu’à penser aux repas en famille qui se sont transformés depuis belle lurette en séances de tablettes électroniques qui se sont substituées perfidement aux échanges verbaux entre convives.
« Se pourrait-il que l’absence de repères stables dans notre société contribue à la détresse des hommes et des femmes?, s’interroge l’auteur. Pourtant, il est depuis longtemps prouvé universellement que la communication entre les êtres humains contribue à créer les liens nécessaires au tissage de « repères stables », une denrée qui, manifestement, est sur la voie d’évitement.
Enfin, je nous invite à réfléchir sur la conclusion du billet de Bock-Côté, « L’angoisse est un cri de détresse de l’organisme devant ce qui le menace. Une forme de lucidité du corps et de l’esprit contre un monde déshumanisé. » À mon sens, il y a là tout au moins matière à réflexion…
quebechebdo 26 février 2016