À propos des données probantes en éducation
Parmi les solutions proposées par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainvillle dans son projet de réforme de l’éducation, l’Institut national d’excellence en éducation (INEE) a pour but de « dresser et maintenir à jour une synthèse des connaissances scientifiques disponibles concernant la réussite éducative et le bien-être des élèves ».
Or, parmi les concepts utilisés le plus souvent par le ministre lors de la présentation de l’INEE, il a fait, à moultes occasions, référence aux données probantes en éducation, lesquelles découleraient d’une « synthèse des connaissances scientifiques disponibles concernant la réussite éducative et le bien-être des élèves ».
Dans cette foulée, au cours de mes quelque trente années comme enseignant de français au secondaire, il nous arrivait fréquemment de nous réunir entre profs de français d’un même territoire scolaire pour échanger, notamment, sur nos approches pédagogiques liées à l’apprentissage de tel ou tel objectif. Et laissez-moi vous dire que je sortais de ces rencontres extrêmement enrichis. Ces échanges représentaient souvent des années d’expérience appuyées, il faut bien l’admettre, sur des « données probantes ».
Par contre, je demeure sceptique sur la signification accordée aux données probantes du ministre de l’Éducation en ce sens qu’elles semblent manifestement déconnectées de la réalité. En bref, j’ai beaucoup plus confiance aux enseignants sur le terrain pour assurer « la réussite éducative et le bien-être des élèves » qu’à des experts cantonnés dans une tour du MEQ et se basant sur des « connaissances scientifiques ».
vigile.quebec tribune libre 30 mai 2023