À la défense d’un enseignement traditionnel
La prolongation du confinement dans les écoles secondaires du Québec jusqu’en septembre 2020 a pavé la voie à l’enseignement à distance. Bien qu’il soit trop tôt pour évaluer les retombées d’un tel type d’enseignement, et surtout compte tenu que certaines voies s’élèvent en faveur de la continuité de l’enseignement à distance pour la rentrée de septembre, je me suis senti obligé d’apporter certains commentaires qui, je l’espère, sauront mettre en valeur les lettres de noblesse de l’enseignement traditionnel en demeurant le plus objectif possible.
À prime abord, pour avoir œuvré au secondaire pendant trente-deux ans, je suis convaincu que les périodes de préadolescence et d’adolescence sont caractérisées, entre autres, par un besoin naturel de contacts humains, autant entre eux qu’avec les membres de l’équipe-école, un besoin qui, il va sans dire, ne peut être satisfait par l’enseignement à distance.
Secundo, et c’est là peut-être la différence fondamentale entre les deux types d’enseignements, les élèves en difficulté d’apprentissage éprouvent un besoin d’attention qui ne peut être satisfait que par la présence attentive d’un enseignant qui, de ce fait, permettra la communication entre eux et leur professeur. Par contre, il m’apparaît évident que les images de l’élève et de l’enseignant sur un écran sont à mille lieux de la possibilité d’établir une saine communication entre eux.
Enfin, devant de telles carences inhérentes à l’enseignement à distance, il ne faudrait pas se surprendre d’assister à une augmentation substantielle du taux de décrochage, particulièrement chez les élèves en difficulté d’apprentissage, s’il fallait que l’enseignement à distance ne s’étende à tous les élèves du secondaire pour la prochaine rentrée scolaire…Attention danger!
vigile.quebec tribune libre 14 mai 2020
quebechebdo 15 mai 2020