Remettons l’école sur ses rails

Créée à la suite de nombreux débats dans les années 1950 et au début des années 1960 portant sur le faible niveau d'instruction et la piètre qualité de la langue française au Québec, la commission Parent s’était donné comme objectifs de «donner à chacun la possibilité de s’instruire, rendre accessibles à chacun les études les mieux adaptées à ses aptitudes et à ses goûts et préparer l'individu à la vie en société».

Plus de soixante ans plus tard, il m’apparaît opportun de se demander ce qu’est devenue l’école d’aujourd’hui eu égard à celle proposée dans le Rapport Parent. Nonobstant le fait que la société ait bien changé depuis lors, et pas toujours pour le mieux, il n’en demeure pas moins que le jeune est demeuré fondamentalement le même être humain à sa naissance.

Société en changements

En revanche, les changements climatiques auxquels le Québec fait face depuis quelques années, tels les chaleurs extrêmes associées aux feux de forêt, les changements drastiques de température liés aux verglas, les pluies diluviennes causant des inondations dévastatrices sont tous tributaires d’un phénomène nouveau apparu récemment chez les jeunes, à savoir l’éco-anxiété qui se manifeste lorsque les conditions climatiques mettent en péril leur survie. Dans cette foulée, le personnel scolaire devra être formé pour répondre adéquatement à ce nouveau phénomène de société chez les jeunes.

De surcroît, l’arrivée de l’intelligence artificielle risque de chambarder considérablement les approches pédagogiques des enseignants, et ceux-ci devront faire preuve de vigilance, notamment au chapitre des évaluations en relation avec les tentatives de plagiats de certains élèves qui pourraient être tentés d’utiliser le robot ChatGPT.

Enfin, la notion de transgenre occupe dorénavant une place considérable dans les médias sociaux fréquentés à outrance chez les jeunes. À cet effet, il m’apparaît essentiel que le lien du jeune avec ses parents soit solidement implanté dans le but de faciliter à profit les échanges trans-générationnels.

École pour tous

Par ailleurs, les dernières négociations des conventions collectives avec le gouvernement ont démontré hors de tout doute que l’école accueillait une clientèle fort diversifiée, une situation qui explique l’hétérogénéité des groupes-classes, la constitution des groupes ayant d’ailleurs été placée en priorité par les enseignants lors des négociations.

Or, si l’on se place dans la perspective du rapport Parent, à savoir de «donner à chacun la possibilité de s’instruire», force est de constater que les élèves à besoins particuliers passent outre cet objectif prioritaire. Les dernières réformes en éducation ont choisi de maintenir ces élèves dans les groupes réguliers, alléguant qu’ils seraient motivés en contact avec les élèves dits réguliers. Or, il faut bien l’admettre, cette stratégie a carrément échoué.

Dans ces circonstances, à mon avis, les élèves à besoins particuliers doivent être regroupés entre les mains de personnel spécialisé, tels les psychologues, les travailleurs sociaux, les orthopédagogues, les orthophonistes, etc… En attendant que la pénurie de main d’oeuvre s’estompe au sein de ce personnel, offrons la gestion de ces groupes à un enseignant volontaire accompagné d’une personne-ressource. Dès lors, l’école sera remise sur ses rails pour le plus grand bien de TOUS les élèves.

vigile.quebec tribune libre le 14 février 2024
Le Journal «Faites la différence» le 3 septembre 2024

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