Nomination d’Amira Elghawaby

Justin Trudeau vient de nommer, pour un mandat de quatre ans, une représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie. Amira Elghawaby sera « porte-parole, conseillère, experte et représentante dans les efforts du gouvernement fédéral pour lutter contre l’islamophobie, le racisme systémique, la discrimination raciale et l’intolérance religieuse », indique le communiqué émis par le bureau du premier ministre. 

Le cul-de-sac

La nomination d’Amira Elghawaby a soulevé l’ire du premier ministre François Legault qui voit dans cette décision une attitude méprisante de Justin Trudeau contre les Québécois, notamment en raison de certains propos de Mme Elghawaby qualifiant les Québécois de racistes et d’anti-musulmans.

Dans cette foulée, aucun doute dans mon esprit que la loi 21 sur la laïcité de l’État québécois est le premier déclencheur. Toutefois, si nous poussons plus à fond cette analyse et que nous regardons en amont de cette saga, nous retrouvons deux paradigmes diamétralement opposés, à savoir la défense des droits individuels invoqués par le premier ministre canadien, en l’occurrence ici, la liberté religieuse, et les droits collectifs défendus par François Legault, à savoir la laïcité de l’État.

Dans ces circonstances, je suis d’avis qu’aucun compromis ne pourra ressortir des éventuelles discussions qui auront ou auraient lieu dans un avenir plus ou moins rapproché, d’autant plus que Justin Trudeau a jeté son dévolu sur une militante voilée qui a déjà à son crédit plusieurs déclarations acerbes contre les Québécois alors que son rôle est d’agir comme médiatrice auprès des parties.

En bref, qu’Amira Elghawaby demeure ou non en fonction, le véritable débat va se jouer devant les tribunaux autour de la loi 21, notamment sur la validité de la clause dérogatoire qu’elle contient.Tout le reste n’est que politicaillerie qui n’a d’autre alternative que de se terminer dans un cul-de-sac.

Les excuses

« J’aimerais dire que je suis extrêmement désolée de la façon dont mes mots ont été reçus, de comment ils ont blessé les gens au Québec ( ) Je suis convaincue, je sais — et je le dis — que les Québécois ne sont pas racistes Ce n’était pas mon intention. Et je m’excuse sincèrement de les avoir blessés avec mes mots. » dixit Amira Elghawaby, au sortir de sa rencontre avec le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.

Sans entrer ici dans une analyse en profondeur de l’état intérieur dans lequel se trouvait Mme Elghawaby, au moment où elle a prononcé ces mots qui « ont blessé les gens du Québec », comment peut-on la croire lorsqu’elle affirme que « ce n’était pas son intention » ? Or, quelle était alors son intention ?

Comment Amira Elghawaby s’attendait-elle à ce que les Québécois réagissent devant des qualificatifs tels « racistes » et « anti-musulmans » ? Comment maintenant peut-on lui accorder quelque crédibilité lorsqu’elle affirme que les Québécois ne sont pas racistes ?

Toutes des questions qui me laissent à penser que Mme Elghawaby avaient bien réfléchi à ces paroles lors de ses déclarations, et qu’elles exprimaient sans le moindre doute le fond de sa pensée. Conséquemment, on ne peut lui demander sérieusement de « rétablir les ponts » qu’elle s’évertue depuis des années à faire tomber… Alors, vivement sa démission !

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