Nécessaire arrimage entre les parents et l’école
Fort d’une expérience de plus de trente ans dans le monde de l’enseignement dont huit à des postes de responsabilités aux services aux élèves et de directeur des études, j’ai été à même de constater, particulièrement au cours de mes trois années à la direction d’une école, à quel point nos jeunes sont souvent perturbés entre le milieu familial et l’école.
L’école en partenariat avec les parents
Dans cette perspective, il est plus que temps que parents et éducateurs s’assoient ensemble et déterminent les valeurs fondamentales qu’ils désirent intégrer dans un projet de partenariat. C’est ensemble que, parents et éducateurs, doivent identifier des paramètres équitables qui permettront aux jeunes de « franchir le pont » vers une autonomie progressive, basée sur le respect de soi et des autres.
Pour y parvenir, le conseil d’établissement de l’école, qui a pour mission de voir aux orientations générales de l’école, notamment, l’élaboration, la réalisation et l’évaluation du projet éducatif, la politique d’encadrement, les règles de conduite, les modalités d’application du régime pédagogique, le temps alloué à chaque matière, etc… avec la participation de la direction de l’école, doivent privilégier la prise en charge progressive de l’autonomie du jeune, le respect de soi, des autres et de la propriété d’autrui, le développement des capacités intellectuelles du jeune.
À mon sens, il est inacceptable que le mode de vie de l’école soit souvent à l’opposé de celui vécu dans la famille, une aberration qui place le jeune entre deux mondes fort différents qui laissent place à la manipulation de la part du jeune. Conséquemment, force est de constater que la solution à cette dichotomie malsaine réside dans la création d’une école en véritable partenariat avec les parents via le projet éducatif de l’école.
Relation parent-enfant-école
Pour assurer cette saine collaboration entre les parents et l’école, il m’apparaît essentiel que les parents ne protègent pas à outrance leur enfant devant une sanction infligée à son enfant avant d’avoir communiqué avec le membre du personnel qui lui a infligé cette sanction, à défaut de quoi, la chaîne de communication est brisée à la suite d’un manque d’information de la part du parent. Dans cette optique, les parents ne peuvent être témoins de tout ce qui se passe dans une classe, dans un gymnase, près des casiers des élèves,à la salle de récréation ou à la bibliothèque. Aussi convient-il d’aller aux sources avant de prendre position dans le conflit soulevé par la sanction.
De leur côté, les enseignants ont la responsabilité d’informer les parents sur toute situation qui s’est détériorée depuis quelque temps, notamment eu égard au comportement inadéquat de son enfant en classe ou sur une baisse substantielle dans ses résultats On doit s’attendre à la même démarche de la part des responsables des élèves dans des endroits hors de la classe.
Comité conjoint parents et éducateurs
Dans cette foulée, je suis favorable à la création d’un comité conjoint, à chaque étape du secondaire, formé de parents et de membres du personnel, dont trois enseignants, qui se réunirait une fois par mois pour échanger sur certains irritants rencontrés par une ou l’autre des composantes du comité, et apporter les correctifs nécessaires pour redresser la situation conflictuelle.
Enfin, selon mon expérience personnelle, le jeune, particulièrement au secondaire, a besoin de balises même si, a priori, il se montre réticent. En tant qu’adultes responsables, parents et éducateurs ont la responsabilité de créer, chacun dans son milieu respectif, un climat propice au respect des autres et à la valorisation du sens de l’effort en priorité.
vigile.quebec tribune libre 20 janvier 2023