L’étranger
Il s’est emparé de mon corps
Tel un otage sans défense
Il a décidé de mon sort
Tel un ravisseur sans décence
Et puis le temps a passé
Mon corps peinant à supporter
Ses sautes d’humeur inattendues
Qui me plongent dans l’inconnu
Parfois il me concède une trêve
Aussi sournoise que brève
Parfois il se remet au travail
Et je m’enfuie dans mon bercail
Les jours se suivent et se ressemblent
Tantôt tranquilles tantôt minés
À chaque réveil je tremble
Face à la lourde réalité
Je l’oublie pendant la journée
Toutefois il n’est jamais loin
Bien caché dans un coin
Épiant mes moindres pensées
Nous nous sommes apprivoisés
Nous sommes malgré nous reliés
Par une cruelle destinée
Qui est l’atout de l’étranger