Une main de fer dans un gant de velours
Durant mes quelque trente ans dans le monde de l’éducation, il m’a été donné, à de nombreuses occasions, de constater à quel point la relation maître-élève jouait un rôle capital, notamment au sein du climat propice à l’apprentissage chez les élèves. L’enseignement est une profession qui exige beaucoup de tact qui se traduit par un heureux mariage de fermeté et de souplesse.
Pendant toutes ces années, j’ai pu voir se défiler une pléiade de nouveaux enseignants appelés à faire leurs armes auprès des élèves et parmi eux, un bon nombre avait choisi l’approche d’égal à égal avec leurs élèves, espérant ainsi privilégier leur relation. Or, force est de constater que cette approche nuisait considérablement au climat d’apprentissage, les élèves en étant arrivés à considérer leur professeur comme un bon ami, et son autorité étant durement mise à mal.
Dans cette foulée, les parents ont un rôle primordial à jouer, à savoir qu’ils doivent se situer dans le prolongement de l’école eu égard à la mise sur pied d’une ambiance familiale axée sur la fermeté et la souplesse. En ce sens, les parents, lors d’une sanction appliquée à leur enfant, se doivent d’appuyer l’enseignant à défaut de quoi ils contribueront à créer un climat néfaste à l’équilibre d’une saine maturité de leur enfant.
En résumé, le mythe de l’enfant-roi est inconciliable avec la vie en société jonchée d’écueils à surmonter pour parvenir à un sain mode de vie. Les élèves, sous leur apparence négative vis-à-vis l’autorité, ont fondamentalement besoin d’un adulte dont l’autorité est manifeste, une autorité basée sur le principe de la main de fer dans le gant de velours Et, en ce sens, l’établissement d’un cadre fonctionnel autant à l’école qu’à la maison est d’une importance capitale pour former les jeunes au plein épanouissement de leur personnalité.
Le Soleil (version numérique) 2 août 2024
vigile.quebec tribune libre 6 août 2024
Le Devoir 12 août 224