L’Ouest canadien en crise

La saga que provoque l’oléoduc Trans Mountain entre la Colombie Britannique et l’Alberta, deux gouvernements pourtant néo-démocrates, démontre à quel point le gouvernement central fédéral canadien vit une période cruciale de son histoire.

En effet, il m’apparaît clair que l’argumentaire de l’« intérêt national » clamé haut et fort depuis le début du conflit par le premier ministre Trudeau est loin de rallier tous les Canadiens, en particulier les Britanno-colombiens qui semblent prêts à tout pour empêcher la réalisation de Trans Mountain.

L’escalade des moyens de pression de part et d’autre des différents paliers de gouvernements est enclenchée, notamment un débat d’urgence à la Chambre des communes à Ottawa, l'adoption d'une loi inédite en Alberta qui pourrait réduire les approvisionnements en pétrole de la Colombie-Britannique, et la menace du procureur général de la Colombie Britannique de poursuivre l'Alberta, alléguant qu'il est inconstitutionnel pour une province d'utiliser sa politique énergétique comme arme de représailles commerciales.

À mes yeux, nous vivons actuellement une crise constitutionnelle dont l’issue, inconnue jusqu’à maintenant, devra être réglée devant les tribunaux. Une démarche qui pourrait être très longue et qui risque de compromettre sérieusement l’aboutissement de l’oléoduc en plus de donner un dur coup à la crédibilité du pouvoir central à Ottawa.

Le Devoir 19 avril 2018
vigile.net tribune libre 19 avril 2018 (version modifiée)
 

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