Djemila Benhabib: entre l’arbre et l’écorce
L’auteure et militante pour la laïcité Djemila Benhabib n’en est pas à son premier différend avec la communauté musulmane du Québec. Cette fois, les Écoles musulmanes de Montréal reprochent à Mme Benhabib d’avoir comparé l’enseignement offert à «de l’endoctrinement digne d’un camp militaire en Afghanistan ou au Pakistan», au cours d’une entrevue au micro de l’animateur Benoît Dutrizac en février 2012.
Une déclaration qui aurait suscité, aux dires d’Ahmed¬¬ Khébir, président du conseil d’administration des Écoles musulmanes de Montréal, « un climat de panique » chez les élèves. Or, selon l’avocat de Djemila Benhabib, Marc-André Nadon, les mesures de sécurité dont fait allusion M. Khébir ont été prises trois ans après les faits, à la suite d’un acte de vandalisme à l’école survenu à peine un mois après l’attentat contre Charlie Hebdo en France.
Bien que Djemila Benhabib ait mis le doigt entre l’arbre et l’écorce en s’immisçant dans une affaire où les intérêts sont nettement contradictoires, je suis d’avis qu’il faut privilégier la liberté d’expression plutôt que le camouflage pervers de la réalité et cela, dans le respect d’une démocratie qui s’affirme au grand jour.
quebechebdo 27 septembre 2016
Le Devoir 28 septembre 2016