Trudeau, détermination ou entêtement?

19 septembre 2024

Contre vents et marées, le premier ministre Justin Trudeau maintient le cap et avance qu’il sera candidat au poste de premier ministre du Canada lors du prochain scrutin fédéral et ce, nonobstant les deux défaites du PLC aux dernières élections partielles dans des châteaux forts libéraux, et les derniers résultats des sondages qui le placent loin derrière Pierre Poilievre.

Et, pour ajouter à la débâcle du PLC, le chef conservateur n’attend que le moment propice pour proposer une motion de non-confiance envers le gouvernement et de facto faire tomber le gouvernement et déclencher des élections générales anticipées. Et pourtant Justin Trudeau argue que les libéraux ont une pente à remonter et qu’ils vont «travailler fort» pour convaincre les Canadiens que le PLC est le parti répondant le mieux aux soubresauts de la situation économique actuelle.

Justin Trudeau incarne un excellent «debater» en campagne électorale, et il l’a démontré manifestement lors des débats qui ont précédé les dernières élections fédérales. À mon avis, sa détermination ne fait aucun doute. En revanche, l’usure du pouvoir joue nettement contre lui. Les Canadiens veulent un changement à Ottawa, et Pierre Poilievre incarne ce changement qu’on le veuille ou non. En conséquence, je suis d’avis que le prochain scrutin officialisera une victoire écrasante des Conservateurs, laissant derrière elle les derniers sursauts de la détermination de Justin Trudeau.

vigile.quebec tribune libre 18 septembre 2024

Langue française: Québec déleste-t-il ses responsabilités?

19 septembre 2024

C’est maintenant un fait reconnu, le déclin du français au Québec gagne de plus en plus de terrain, notamment dans la grande région montréalaise et dans l’Outaouais. Or dans cette foulée, Jean-François Roberge, le ministre de la Langue française, après son faucon pèlerin, lance une autre campagne publicitaire, cette fois-ci en interpelant les Québécois de souche dans le but d’exiger l’emploi du français dans les commerces, particulièrement dans le monde la restauration.

Et, pour appuyer son argumentaire, le ministre Roberge, lors d’une entrevue radiophonique, argue que « C’est les Québécois qui sont francophones. Le gouvernement est francophone parce que les Québécois le sont. » Nonobstant le fait que les Québécois ne sont pas tous francophones, la loi 96 dite Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français était censée freiner le déclin, ce qui manifestement n’a pas atteint l’objectif visé, le fait de refuser de l’appliquer dans les cégeps étant une preuve criante de sa timidité.

Or toute loi est appelée à être amendée par le gouvernement en place. Dans ces circonstances, Québec pourrait modifier la loi 69 en y ajoutant que le service dans le domaine de la restauration doit être offert dans la langue officielle du Québec, le français. En agissant de la sorte, le gouvernement Legault éviterait de délester ses responsabilités en matière de protection du français.

vigile.quebec tribune libre 18 septembre 2024

Amira Elghawaby sème la controverse

16 septembre 2024

Aux fins de la petite histoire, le 26 janvier 2023, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau nomme la journaliste, experte des questions d’équité et d’inclusion et militante des droits de la personne, Amira Elghawaby, Représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie.

Or avant son entrée en fonction en 2019, Amira Elghawaby a écrit dans une chronique que les Québécois semblaient influencés par un «sentiment antimusulman», ce pourquoi le gouvernement Legault a alors adopté une motion pour dénoncer ces propos. De surcroît, aujourd’hui, la représentante d’Ottawa dans la lutte contre l’islamophobie propose d’accroître le nombre de professeurs musulmans sur les campus universitaires.

Il n’en fallait pas davantage pour que la recommandation de Mme Elghawaby suscite un tollé de protestations, notamment de la part du ministre de la Laïcité, des Relations canadiennes, de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, en qualifiant de «toxiques» les propos d’Amira Elghawaby.

En réalité, la représentante d’Ottawa s’ingère outrancièrement, voire sans vergogne, dans un champ de compétence provinciale, une position qui la place de ce fait en conflit avec Québec et qui, de plus, entre en contradiction flagrante avec son mandat, à savoir de lutter contre l’islamophobie en proposant carrément une idée qui risque d’attiser ce sentiment malsain et anti-producteur de l’islamophobie.

Conséquemment, je suis d’avis que, tout en respectant la laïcité au Québec, les propositions d’emploi demeurent ouvertes dans les universités pour tous candidats répondant aux critères d’admissibilité, peu importe leur religion. Quant à Amira Elghawaby, Justin Trudeau doit prendre sérieusement acte de sa dernière gaffe, et s’interroger sérieusement sur la rigueur de son jugement, quitte à envisager son départ de la fonction supposément rassembleuse qu’elle occupe actuellement.

vigile.quebec tibune libre 15 septembre 2024

Les «fake news», talon d’Achille de Trump

16 septembre 2024

C’est bien connu, l’ex-président américain et candidat républicain à la présidence des États-Unis, Donald J. Trump, dilapide ad nauseam les révélations mensongères. À cet effet, le passage au crible de sa prestation lors du débat des chefs à Philadelphie fait ressortir pas moins de 31 «fake news» en quelque 45 minutes, le temps alloué pour le débat ayant été fixé à 90 minutes.

Parmi ses «perles» complotistes, j’en retiens deux particulièrement «savoureuses». Primo, selon Trump, les démocrates seraient «favorables à l’exécution des bébés après leur naissance». Un délire qui a amené la journaliste animatrice d’ABC, Linsey Davis, à sortir de sa neutralité pour rétablir la réalité: «Il n’y a aucun État dans ce pays où il est légal de tuer un bébé après sa naissance.»

Secundo, à Springfield en Ohio, des migrants haïtiens mangeraient des chiens, des chats et d’autres animaux domestiques. L’extrême droite sur internet aurait fait tourner cette «fake news» reprise par la campagne de Donald Trump. Et de surcroît, nonobstant que son propre colistier J. D.Vance a dû admettre que la rumeur était fausse, sur le plateau du débat, Trump a persisté et signé.

Conséquemment, face à des révélations aussi abracadabrantes, comment des millions d’Américains peuvent-ils faire confiance à cet olibrius de la pire espèce pour briguer la présidence de la plus grande puissance mondiale? À mon sens, la question reste sans réponse si ce n’est la crédibilité aveugle dont font preuve ses partisans à son égard sans coup férir.

vigile.quebec tribune libre 12 septembre 2024
 

Aide médicale à mourir anticipée

11 septembre 2024

Il faut saluer avec fierté le gouvernement du Québec d’avoir passé outre les réticences du fédéral eu égard à l’aide médicale à mourir anticipée et d’ouvrir la voie aux demandeurs atteints de maladie neurodégénérative, telle l’Alzheimer, à partir du 30 octobre 2024.

Aux yeux de Sandra Demontigny, atteinte d’une forme précoce et héréditaire d’Alzheimer, cette percée de Québec a l’effet d’un baume sur les inquiétudes récurrentes auxquelles elle est soumise depuis des années eu égard aux conséquences de l’évolution de sa maladie, notamment au jour où elle perdra conscience de la réalité. Dorénavant, Mme Demontigny pourra bénéficier de la signature d’une mandataire légalement consignée dans un registre officiel et qui déterminera le moment de l’évolution de la maladie où elle pourra donner suite à ses volontés.

Chapeau à la ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, et au ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, pour leur courage et leur empathie envers les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, un fléau qui attaque des milliers de Québécoises et de Québécois de tous âges.

Le Soleil (version numérique) 11 septembre 2024 «Saluons la décision de Québec sur l’aide médicale à mourir anticipée»
vigile.quebec tribune libre 12 septembre 2024

À l’école des parents

10 septembre 2024

C’est un secret de polichinelle, les premiers balbutiements de l’éducation de l’enfant émergent du milieu familial. En effet, nonobstant les changements qui se sont produits au sein de la famille traditionnelle depuis plusieurs décennies, notamment le fait que les deux parents occupent un emploi hors des murs de la maison familiale, ces derniers demeureront toujours les premiers responsables de l’éducation de leur(s) enfant(s).

Or un défi gigantesque s’est sournoisement installé à la maison au cours des dernières années. Je veux parler de l’attrait des médias sociaux chez les jeunes qui, très rapidement, se transforme en une dépendance systémique et qui, notamment, ébranle la concentration chez les jeunes. De là, d’ailleurs, la décision de plusieurs directions d’école de bannir l’utilisation du cellulaire à l’école.

Toutefois, un autre phénomène dévastateur se propage à vitesse grand V dans notre société actuelle. Je veux parler de la violence physique et psychologique entre les élèves. Or, je suis d’avis que la violence prend son origine du manque de respect envers une personne, une attitude qui souvent provient d’un laisser-aller à la maison eu égard à la violence et l’intimidation.

Conséquemment, l’école aura beau implanter des normes de discipline sévères eu égard à ces phénomènes sociétaux, ces mesures n’auront que l’effet d’un coup dans l’eau si le manque de respect et la violence sont tolérés sans coup férir dans la famille, d’où l’arrimage essentiel entre les parents et le personnel scolaire eu égard à la violence sous toutes ces formes.

vigile.quebec tribune libre 9 septembre 2024
 

Coup de barre des jeunes caquistes en éducation

10 septembre 2024

Devons-nous nous réjouir du coup de barre proposé par les jeunes caquistes en éducation lors de leur congrès annuel, à Saint-Hyacinthe, un revirement visant à ramener le civisme et de la discipline à l’école? D’entrée de jeu, force est de constater que les problématiques soulevées par les membres sont bel et bien concrètes dans l’école québécoise d’aujourd’hui. En revanche, j’émets certaines réserves sur les solutions proposées pour pallier ces écarts de conduite. Parmi celles-ci, je retiens le vouvoiement envers les enseignants et le personnel dès la maternelle et le port de l’uniforme obligatoire au secondaire.

Primo, à mes yeux, le respect ne s’exige pas par des «vous», il se gagne avec le temps. Je demeure convaincu que le respect ne s’impose pas de droit, mais qu’il s’acquiert dans une attitude respectueuse des personnes humaines que nous côtoyons, peu importe leur âge et leur statut. En termes clairs, l’enseignant gagnera le respect de ses élèves pour autant qu’il leur rend la pareille. De ce fait, il est utopique de croire qu’un professeur qui exige le vouvoiement gagnera de facto le respect de ses élèves.

Secundo, la réforme en éducation des années ‘60 prône à grands traits la notion d’école «milieu de vie» ouverte à toute la jeunesse du Québec. Dans cette perspective, le port de l’uniforme obligatoire m’apparaît antinomique et contribue à uniformiser la tenue vestimentaire dérogeant ainsi à la liberté de se vêtir selon le goût des élèves pour autant que le costume respecte les critères adéquats à un milieu d’éducation.

Enfin, les jeunes caquistes dénoncent à grands cris le manque de discipline dans les écoles. Or, les règles de conduite communes à tous les élèves, notamment le respect des autres, et l’obéissance à ces règles sont indispensables en milieu scolaire. Toutefois, à mon avis, plus elles recevront l’aval des élèves, plus ils acquiesceront volontiers à leur approbation. En termes clairs, la discipline imposée à coups de règlements incite les élèves à se braquer devant leur application alors qu’un cadre de conduite sous-jacent au milieu de vie d’une maison d’éducation recevra tout au moins une oreille attentive et bien intentionnée.

vigile.quebec tribune libre 9 septembre 2024

Le séisme Fitzgibbon

6 septembre 2024

C’est maintenant officiel, dans la foulée des rumeurs qui circulaient depuis quelques mois, le super-ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, tire sa révérence quelques jours avant le début de la commission parlementaire sur le projet de loi 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives. De toute évidence, les tremblements des milieux économique et énergétique du séisme Fitzgibbon laisseront des traces profondes dans le monde politique, notamment l’expertise et l’aplomb du super-ministre eu égard à la maîtrise des dossiers dont il était responsable.

Or parmi ces dossiers, se retrouve le projet Northvolt qui bat de l’aile, les dirigeants ayant déjà annoncé un report du début des travaux de 16 à 18 mois, le président de l’usine suédoise ayant d’abord l’intention de solidifier les bases de ses usines suédoises. Quant aux modifications majeures prévues au sein d’Hydro-Québec, le nouveau ministre désigné par le premier ministre devra, entre autres, s’en tenir à une augmentation maximale de 3% sur les tarifs de la compagnie d’État tel que promis par François Legault.

Nonobstant les nombreuses pirouettes de Pierre Fitzgibbon eu égard à certains règlements de la Chambre dénoncées par le Commissaire à l’Éthique, les interventions du super-ministre faisait fi de la langue de bois et visaient directement le coeur du sujet abordé à la grande satisfaction des médias et des Québécois.

On dit souvent que personne n’est irremplaçable, soit! Toutefois, force est de constater que le ou la remplaçant (e) de Pierre Fitzgibbon aura de «grands souliers à chausser» au sein d’un gouvernement empêtré par l’usure du pouvoir et par une situation économique chancelante. Sans l’ombre d’un doute, le séisme causé par le départ précipité de Pierre Fitzgibbon laisse un trou béant au sein du gouvernement caquiste qui devra affronter, de surcroît, une autre élection partielle cruciale dans Terrebonne.

vigile.quebec tribune libre 5 septembre 2024
 

Violence à l’école, un fléau dévastateur

6 septembre 2024

Depuis quelques années, nous assistons à des phénomènes d’une violence inouïe autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des murs de l’école qui revêtent des allures de combats de gladiateurs monstrueux, voire sanguinaires. Aucune surprise si nous jetons un coup d’oeil du côté des jeux vidéos violents qui sont étalés ad nauseam sur les médias sociaux.

Nonobstant la prolifération de la projection de ces scènes abominables, peut-être y-aurait-il lieu de jeter un regard sur les milieux familial et scolaire où gravitent nos jeunes. Comme tout comportement déviant qui, sournoisement, prend racine chez les jeunes, la violence s’infiltre, en grande partie, auprès des adultes qui les côtoient. Et je veux parler ici du milieu familial. En termes clairs, qui sème la violence la récolte indubitablement et la dissémine autour de lui et cela, jusque dans les espaces publics, tels les écoles.

Or l’école, qui, en théorie, devrait être un «milieu de vie» où s’épanouissent les jeunes, se retrouve bien malgré elle plongée dans le prolongement de la famille et de la société de consommation excessive de violence physique et psychologique sous le couvercle du harcèlement.

Toutefois, une lueur d’espoir se pointe à l’horizon, à savoir l’arrivée sur les bancs d’école du cours Culture et citoyenneté québécoise qui abordera, entre autres, un volet sur l’utilisation des médias sociaux, une initiative que je salue avec enthousiasme dans l’espoir d’assister à un éveil de la notion de respect qui manque lamentablement à notre société dite «moderne».

vigile.quebec tribune libre 5 septembre 2024

Deux poids, deux mesures

4 septembre 2024

D’entrée de jeu, les fonctionnaires des ministères et organismes ont obtenu la même base d’augmentation de salaire que les employés du Front commun syndical, à savoir 17,4% sur cinq ans.

Or à compter du 1er avril, les fonctionnaires ayant accumulé trois années consécutives d’ancienneté dans le même ministère et qui auront fourni un «rendement satisfaisant» toucheront un montant forfaitaire de 300$. Et la prime atteindra 800$ lorsque le fonctionnaire aura travaillé au même endroit pendant cinq ans ou plus le 1er avril de chaque année. «C’est une prime de remerciement que le gouvernement verse tous les 1er avril pour dire aux gens: merci beaucoup d’être restés chez nous. Parce qu’on sait qu’au bout de cinq ans dans un même poste, une personne est beaucoup plus productive qu’après six mois», argue le président de la centrale syndicale, Christian Daigle.

Par ailleurs, l’un des points qui achoppent actuellement dans les négociations avec les infirmiers et infirmières de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) tourne autour de la mobilité des syndiqués. À titre d’exemple, une infirmière pourrait être appelée à se déplacer de l’oncologie à l’urgence ou la neurologie du jour au lendemain sans aucune formation.

En termes clairs, d’un côté, le gouvernement Legault favorise la rétention en versant une prime annuelle de fidélité aux employés qui demeurent à leur poste, et de l’autre, il propose d’insérer la mobilité dans la convention collective…De toute évidence, on fait face à une politique du deux poids, deux mesures.

vigile.quebec tribune libre 3 septembre 2024