21 juin 2022
Figurant dans le rapport de biosurveillance de 2019 et destinées à être présentées à la population, des données sur les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda ont été retirées à la dernière minute, à la demande du directeur national de la santé publique de l'époque, Horacio Arruda.
Les récentes données sur l’état de santé de la population dévoilées en mai dernier en ont inquiété plusieurs. On y apprend que le pourcentage de maladies pulmonaires obstructives chroniques est plus élevé que la moyenne provinciale et que l’incidence du cancer du poumon y est significativement plus élevée.
De ce fait, il semblait important d’ajouter quelques informations complémentaires en lien avec l’incidence du cancer du poumon à Rouyn-Noranda, l’arsenic étant un facteur aggravant favorisant le développement du cancer du poumon, peut-on lire dans l’annexe 6 qui devait être incluse dans le rapport de biosurveillance présenté à la population en septembre 2019.
Or, dans le compte-rendu du comité consultatif de suivi de l’étude de biosurveillanced du quartier Notre-Dame, auquel il a assisté le 26 septembre 2019, le Dr Arruda précise qu’il est venu à Rouyn-Noranda à titre de conseiller du ministre Lionel Carmant et non comme directeur national de santé publique.
Des membres du comité nous ont confié avoir été surpris de le voir faire cette précision et ce n’est pas la première fois que les deux rôles du directeur national en santé publique sont questionnés. En mai dernier, la coroner Géhane Kamel avait justement souligné dans un rapport que le poste de directeur de la santé publique nationale et celui de sous-ministre sont «deux rôles distincts et ne sont peut-être pas compatibles», en ajoutant que les impératifs sanitaires ne correspondent pas nécessairement aux priorités du gouvernement.
Conséquemment, l’imbroglio suscité par le cumul de deux fonctions par un seul homme crée une confusion telle que la santé publique risque d’être reléguée au second plan par des décisions politiques, ce qui, à mon avis, est contradictoire avec les impératifs de la santé de la population, d’où la nécessité de scinder les deux postes.
vigile.quebec tribune libre 21 juin 2022
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21 juin 2022
Exactement sept ans après sa mort, le 1er juin 2015, une imposante statue de bronze du premier ministre péquiste Jacques Parizeau a été dévoilée derrière l'Assemblée nationale, face à la rue Jacques-Parizeau. Plusieurs personnalités politiques ont salué la mémoire de ce leader indépendantiste, dont la veuve de M. Parizeau, l'ex-députée Lisette Lapointe qui s’est exprimée en ces termes: «N'ayez pas peur de vos rêves, disait-il. Le sien était immense, le plus grand des rêves, faire du Québec un pays, et il a bien failli le réaliser. Jusqu'à la fin de sa vie, il n'a jamais renoncé à son rêve.»
En ces temps difficiles pour le Parti québécois, et particulièrement depuis la défaite crève-coeur du référendum de1995, soit 50,6 % pour le Non contre 49,4 % pour le Oui, des voix se lèvent pour annoncer la fin du PQ. Or, c’est Saint-Exupéry qui disait: « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le coeur de tes hommes et femmes le désir de la mer. » Mais où est-il ce leader qui fera naître dans le coeur des Québécois le désir de l’indépendance? Jusqu’à quand les Québécois vont-ils accepter d’être bâillonnés sans vergogne par le gouvernement fédéral dans leur émancipation?
Une campagne électorale se mettra en branle bientôt. Le chef du PQ, Paul Saint-Pierre Plamondon, peut-il réussir la tâche titanesque de remettre l’indépendance du Québec sur les rails? Quoi qu’il en soit, à mon avis, il est trop tard pour tergiverser sur le leadership du chef actuel. Les souverainistes doivent se ranger derrière leur chef et lui manifester toute la confiance dont il a besoin pour relancer le projet souverainiste. Il sera toujours temps de procéder à l’autopsie de la campagne au lendemain du 3 octobre… L’heure est maintenant à un véritable combat des idées qui doivent converger vers le « désir » de l’indépendance!
vigile.quebec tribune libre 21 juin 2022
Le Devoir 22 juin 2022
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19 juin 2022
Décidément, la «digne» représentante de la Reine au Canada semble avoir des goûts raffinés pour les repas pris à bord de l’avion, une facture pour le moins salée de près de 100 000$ pour des services de traiteur à bord d'un avion qui la transportait dans le cadre d'un séjour effectué à Dubaï en faisant foi. Les dépenses atteignant 93 117 figurent dans un document déposé au Parlement en réponse à la question au feuilleton d'un député conservateur.
De son côté, le Bureau du secrétaire du gouverneur général (BSGG) a répondu par courriel à La Presse Canadienne que les dépenses en question ne relevaient pas d'une décision de Mme Simon. Le BSGG ajoute que la gouverneure générale partage l’inquiétude du public à l’égard des dépenses et qu’elle attend des éclaircissements de la part des ministères responsables, soit les ministères de la Défense nationale et des Affaires étrangères.
À ce sujet, je suis plutôt d’avis que Mme Simon devait tout au moins se douter que les festins servis à bord de l’avion amèneraient des factures salées et que les dites factures devraient apparaître dans son compte de dépenses personnelles. Alors, pour ce qui est de la «vierge offensée», on repassera…
Toutefois, à mon avis, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que ces dépenses faramineuses ont été faites dans un climat social où une grande majorité de Canadiens doivent se serrer la ceinture pour joindre les deux bouts pendant que la gouverneure générale vient puiser ses plaisirs gastronomiques dans la poche de ces contribuables…Tout simplement scandaleux!
vigile.quebec tribune libre 19 juin 2022
Le Soleil 25 juin 2022
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15 juin 2022
En cette année marquant le centième anniversaire de René Lévesque, nombreux sont les commentaires sur les innombrables projets qu’il a réalisés au cours de sa carrière politique.Toutefois, à mon humble avis, c’est René Lévesque, l’homme, qui a marqué de façon indélébile l’imaginaire québécois.
Par son empathie envers le peuple québécois, il a toujours su trouver les chemins qui menaient à leurs aspirations, et ainsi renforcer leur identité comme Québécois. Il a su leur léguer la fierté et la confiance, et j’ajouterais le goût de faire de la politique autrement. On se souviendra de la célèbre phrase que le chef a prononcée au soir de la victoire de novembre 1976 : «Je n'ai jamais été aussi fier d'être québécois… Fier d'être québécois francophone».
René Lévesque transcendait le Parti québécois qui représentait, à ses yeux, un véhicule qui permettait l’adoption de projets de loi qui devaient répondre aux aspirations des Québécois. Il a mis au monde l'identité québécoise à travers ce qu'il faisait. C'est d’ailleurs lui qui a fait le passage de Canadien français à Québécois. L'héritage principal de René Lévesque est moral, voire spirituel. Il nous a donné confiance en nous-mêmes. De peuple timoré par des décennies de défaites causées par un fédéralisme dénigrant, il a renforcé notre identité comme québécois.
René Lévesque fait certes partie du cercle sélect des grands Québécois. Une ombre au tableau, le défaite référendaire de 1980. Et le grand frère de s’adresser à ses frères : « Si je vous ai bien compris, vous me dites ‘‘à la prochaine’’ ».
vigile.quebec tribune libre 14 juin 2022
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15 juin 2022
Le billet de Richard Martineau signé dans le Journal du 14 juin sous le titre La bombe de Simon Jolin-Barrette fait ressortir l’aberration qui émane de l’application de la Charte canadienne des droits et libertés eu égard à l’évaluation des lois du Québec.
Pour le ministre de la Justice, les lois du Québec devraient être évaluées en fonction de la Charte québécoise des droits et libertés, plutôt que de celle imposée par Ottawa lors du rapatriement de la Constitution en 1982, ce qui me semble tout à fait pertinent. « La Charte canadienne des droits et libertés n’a pas été adoptée par l’Assemblée nationale du Québec. Donc, il y a un déficit de légitimité… » souligne à juste titre le ministre de la Justice.
En bref, Simon Jolin-Barrette estime que toutes les lois adoptées par l’Assemblée nationale soient assujetties à la Charte des droits et libertés du Québec, et non à la Charte des droits et libertés du Canada, qui pousse trop loin la notion de droits individuels et ne tient pas assez compte des droits collectifs de la nation québécoise.
Enfin, Richard Martineau termine son billet par un argumentaire suivi d’une question à François Legault. «Comme tous les autres PM du Québec avant vous, vous ne reconnaissez pas la Constitution canadienne. Et vous voulez protéger le Québec de la Charte canadienne des droits et libertés, qui oblige nos lois à respecter des valeurs qui ne sont pas les nôtres. Or, Monsieur le Premier Ministre, la Constitution et la Charte canadienne, c’est l’ADN du Canada ! Comment pouvez-vous, du même souffle, affirmer que les fondements du Canada représentent une menace existentielle pour le Québec… et dire que vous voulez que le Québec reste dans le Canada ?»
À mon sens, il m’apparaît évident que François Legault se retrouve en nette contradiction.et que, par le fait même, le nationalisme de la CAQ dans le Canada ne tient tout simplement pas la route…
vigile.quebec tribune libre 15 juin 2022
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13 juin 2022
Éloÿse Paquet Poisson étaient étendue seins nues dans le parc du Jardin Jean-Paul-L'Allier quand cinq policiers se sont approchés d'elles, lui demandant d'abord de se couvrir, ce qu'elle a refusé. Les policiers ont ensuite admis qu'elle ne faisait rien d'illégal, mais qu'ils souhaitaient s'assurer qu'elle ne faisait «rien de sexuel» puisque des passants avaient porté plainte. Dans la foulée de cet incident, deux manifestations se tiendront à Montréal et Québec le 19 juin sous le thème «Libérez les seins».
Depuis le début de la création, l’homme a toujours été tenté par le « fruit défendu » Toute partie du corps cachée devient un objet convoité. Il en est ainsi des seins. Quant aux parents qui se scandalisent d’assister à une scène de seins nus prétextant que les enfants seront traumatisés, j’ai plutôt l’impression que ce sont les parents qui sont attaqués dans leur pudeur.
Quoi qu’il en soit, rien dans le Code criminel n’interdit aux femmes d’avoir les seins nus en public. Ce que proscrit la loi, c’est de commettre des actions dites «indécentes»…Alors, il vaut mieux s’habituer à voir des seins nus…Et probablement que la scène deviendra « normale » et que les plaignards n’y porteront plus attention avec le temps.
quebechebdo tribune libre 13 juin 2022
Le Devoir 14 juin 2022
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12 juin 2022
Alors que les dernières décennies nous ont habitués à voter fédéralistes pour le Parti libéral du Québec (PLQ) ou souverainistes pour le Parti québécois (PQ), ces deux partis mobilisant la scène politique québécoise, certains analystes politiques commencent à parler d’un changement de paradigme gauche-droite au Québec, représenté par Québec solidaire (QS) à gauche et la Coalition avenir Québec (CAQ) à droite. Une hypothèse qui se justifie par la perte de la faveur populaire pour le PQ et le PLQ et qui laisse la chemin libre à la CAQ et à QS.
Or, je suis d’avis qu’il ne faut pas aller trop vite avant de conclure à un tel scénario. J’en veux pour preuve la dernière sortie de François Legault sur la «louisianisation» du Québec eu égard aux critères d’immigration qui échappent au Québec, et qui a fait rejaillir l’idée de la souveraineté du Québec à la une de plusieurs quotidiens québécois.
J’ajouterais à mon argumentaire le tollé de critiques envers Lucien Bouchard concernant ses déclarations pour le moins négatives sur le PQ qui, selon lui, pourrait être remplacé par un autre véhicule s’il ne fait plus l’affaire. La lettre de la sœur de René Lévesque, Alice, par contre, a reçu une pléiade de commentaires positifs sur la façon dont elle a répondu à l’ancien chef du PQ en lui reprochant, notamment, ses commentaires radicaux sur l’état du PQ actuel.
Quant au paradigme gauche-droite, il m’apparaît prématuré de nous aventurer dans un sentier encore en friche avant d’avoir exploité jusqu’au bout la voie de la souveraineté qui recueille encore, bon an mal, quelque 30% de la faveur populaire. En résumé, laissons passer les prochaines élections qui verront peut-être une remontée significative du PQ.
vigile.quebec tribune libre 11 juin 2022
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9 juin 2022
Le Larousse définit le nationalisme comme une «théorie politique qui affirme la prédominance de l'intérêt national». Or, depuis quelques jours, principalement depuis le retour en politique de Bernard Drainville au sein de la CAQ, on entend l’expression «troisième voie» pour désigner le nationalisme de la CAQ, une troisième voie qui s’ajouterait au souverainisme et au fédéralisme.
Pourtant, dans la foulée de la définition du Larousse, je pourrais très bien qualifier Maurice Duplessis, Jean Lesage, Daniel Johnson père, ou Robert Bourassa de nationalistes bien qu’ils aient tous été d’allégeance fédéraliste. Dans ce contexte, il est faux de qualifier le nationalisme de troisième voie, le nationalisme étant un concept idéologique alors que le souverainisme et le fédéralisme sont des concepts politiques. Pour employer une allégorie, la plupart des Québécois aiment le poulet, mais certains le préfèrent accompagné d’une sauce douce, d’autres, d’une sauce épicée.
Ainsi, les députés de la Coalition avenir Québec, formée de fédéralistes et de souverainistes, militent pour la développement de la «nation» québécoise à l’intérieur du Canada tout comme la députation du Parti libéral du Québec qui elle ne comprend que des fédéralistes. Seuls les députés du Parti québécois, tout en étant nationalistes, militent pour la souveraineté.
Face à ce constat, le paradigme souveraineté-fédéraliste, alors que certains se sont élevés pour annoncer l’arrivée d’une nouvelle dynamique gauche-droite au Québec, est toujours bien présent dans la sphère politique québécoise encore aujourd’hui… et probablement pour des années à venir surtout si le souverainisme réussit à reprendre ses lettres de noblesse un jour. En politique, tout est possible!
vigile.quebec tribune libre 9 juin 2022
Le Soleil 18 juin 2022
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9 juin 2022
Il était hilarant d’assister aux nombreuses tergiversations qu’a dû emprunter Bernard Drainville pour éviter que le mot en «S» se trouve sur son chemin lors de son allocution annonçant sa décision de poser sa candidature au sein de la CAQ dans le comté de Lévis.
De toute évidence, le nationalisme est devenu le leitmotiv à la CAQ. Pas question de prononcer le mot en «S», les Québécois sont «ailleurs».
Le père de la Charte des valeurs québécoises a perdu le feu souverainiste au profit de la flamme nationaliste. Son rêve d’assister à la naissance d’un Québec souverain a été balayé par l’utopie de faire grandir le Québec dans le carcan fédéraliste. Est-ce cela l’ailleurs dont se targue François Legault? Après des décennies de refus de concéder le moindre iota au Québec, Ottawa aurait-il été appelé par une vocation tardive?
Bernard Drainville a été un souverainiste pur et dur qui a cru, et qui croit encore selon moi, que l’indépendance était et est le seul chemin pouvant conduire à la libération des chaînes qui retiennent le Québec au gouvernent fédéral. L’ex-député péquiste est un homme pragmatique qui voit, dans la CAQ, le canal qui lui permettra d’obtenir un poste de ministre.
Quoi qu’il en soit, j’ai bien peur que le nouveau dauphin de François Legault ne pourra être bâillonné longtemps et qu’il ne pourra résister à l’appel de ses convictions profondes quand il aura été témoin de la guerre de clocher qui fait rage à Ottawa et de laquelle le Québec en sort inéluctablement perdant ad nauseam.
En attendant, il rejoindra le camp des souverainistes à l’intérieur de la Coalition avenir Québec en compagnie de la frange fédéraliste… J’ai bien hâte de constater comment va se comporter le batailleur dans cette bouillabaisse!
Le Soleil (version internet) 9 juin 2022
vigile.quebec tribune libre 9 juin 2022
Le Devoir 11 juin 2022 "Le mot en s" (version abrégée)
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7 juin 2022
L’entrevue accordée à Patrice Roy par Lucien Bouchard a fait couler beaucoup d’encre, notamment le passage où Lucien Bouchard critique le PQ et conclut qu’il peur être remplacé par un autre «véhicule».
À ce sujet, laissons la parole à René Lévesque: "Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer."
Nonobstant le fait que le commentaire de Lucien Bouchard, en tant que représentant officiel du centième anniversaire de René Lévesque, était pour le moins inopportun, force est de constater que la critique de Lucien Bouchard sur l’usure du PQ n’aurait en rien offusqué René Lévesque.
Quoi qu’il en soit, pour reprendre les paroles d’un autre ex-premier ministre du Québec, Bernard Landry, «la patrie avant les partis». En résumé, l’objectif de la souveraineté du Québec est là pour rester peu importe le véhicule qui la mènera à bon port.
vigile.quebec tribune libre 7 juin 2022
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