Loi 96: une clause grand-père abusive

1 août 2022

Grâce à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, le Mouvement Québec français (MQF) a appris qu’en mai 2021, la Régie de l’assurance maladie du Québec communiquait en anglais avec 12,33 % de ses bénéficiaires, soit 1 018 229 personnes.

À Retraite Québec, c’est encore plus flagrant, soit 1 122 069, ce qui représente 15,4 % des personnes enregistrées auprès de l’organisme. Techniquement, ces personnes pourraient exiger de continuer à recevoir leurs communications en anglais.

Or, ces statistiques sont nettement plus élevées que les 9% d’anglophones de langue maternelle auxquels le gouvernement Legault a régulièrement référé dans le processus d’adoption de sa réforme de la loi 101.

C’est quand même aberrant, la nouvelle mouture de la loi 101 qui devait notamment resserrer la vis aux anglophones dans leurs communications avec les organismes gouvernementaux se voient bénéficier d’un privilège qui les reconduit dans leur situation antérieure sans coup férir.

Et comble de laxisme, le ministre de la langue française, Simon Jolin-Barrette, a fait savoir, par la voix de son attachée de presse, qu’il n’avait aucune velléité d’acquiescer aux demandes du MQF arguant que «la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, représente la plus ambitieuse et importante réforme de la Charte de la langue française depuis son adoption en 1977».

Pardieu! Quand assisterons-nous à la création d’une Charte de la langue française qui consacre enfin l’exclusivité de la langue française dans tous les organismes gouvernementaux eu égard à leurs communications avec les usagers?

vigile.quebec tribune libre 31 juillet 2022

Vénération des Autochtones envers les aînés

28 juillet 2022

Dans le cadre de son voyage au Canada, le pape François s’est rendu sur le site du pèlerinage du lac Sainte-Anne en Alberta le 26 juillet, journée consacrée à Sainte-Anne, la mère de Marie et la grand-mère de Jésus selon la Bible.

J’ai suivi ce reportage sur mon petit écran et les commentaires que j’y entendus concernant la vénération des autochtones envers les personnes âgées m’ont littéralement touché tellement les premières nations vouent un culte presque sacré envers les aînés.

Il n’en fallait pas davantage pour que je fasse voyager mon esprit ici dans nos familles québécoises. Vous comprendrez facilement que le choc fut brutal. En effet, qu’on le veuille ou non, nos personnes âgées ne reçoivent d’aucune façon, ici au Québec, le respect que leur vouent les autochtones.

Et c’est d’une grande tristesse! On n’a qu’à penser aux milliers de personnes âgées qui sont décédées dans des conditions pitoyables, voire scandaleuses, dans les CHSLD lors de la deuxième vague de la COVID-19. À cet effet, il m’apparaît tout à fait légitime de se demander si un tel hécatombe aurait pu se produire sur les terres autochtones…

Je crois que nous devons retenir une leçon des peuples autochtones: les peuples des premières nations placent le respect tout en haut de leur pyramide des valeurs, notamment le respect envers les personnes âgées qui incarnent avant tout la sagesse. Peut-être pourrions-nous nous en inspirer et reconnaître enfin l’apport essentiel des aînés à l’évolution de notre société. Nos personnes âgées ont parfois trimer dur pour nous laisser un milieu de vie où règnent la paix, la liberté et une démocratie qui fait l’envie des bien des peuples autochtones qui, encore aujourd’hui, doivent se débattre pour conserver leur territoire.


Le Devoir 28 juillet 2022 "Les Autochtones et les aînés"
vigile.quebec tribune libre 28 juillet 2022

Les ados, ces incompris

27 juillet 2022

La crise d’adolescence, voilà une réalité qui cause bien des maux de tête aux intervenants qui sont confrontés aux comportements souvent déroutants de la part des adolescents, notamment les parents et les enseignants. Parmi les manifestations de cette crise, on ne peut passer sous silence le braquage des ados contre toute forme d’autorité qui viendrait brimer leur liberté. Aussi ai-je cru opportun de vous exprimer quelques voies d’accès que j’ai explorées durant mes quelque trente années d’expérience dans des classes de troisième secondaire, et qui pourraient vous permettre d’entrer en communication avec les ados sans coup férir.

Une main de fer dans un gant de velours

Durant ma carrière en enseignement, il m’a été donné de rencontrer sur mon chemin de jeunes débutants qui avaient décidé d’adopter une position d’égalité avec leurs élèves dans l’intention d’établir une relation plus harmonieuse avec eux. En réalité, le contraire se produisait immanquablement, les élèves ayant vite adopté une attitude «amicale» avec leur professeur.

Or, le professeur n’est pas un ami pas davantage qu’un parent envers son enfant. Qu’on le veuille ou non, une ligne infranchissable doit être établie afin d’établir l’autorité indispensable pour créer un climat propice à l’apprentissage ou à l’éducation à la maison. Et pour ce faire, l’enseignant comme le parent doivent intervenir avec une main de fer dans un gant de velours, à savoir avec cohérence et souplesse. En termes clairs, permettre le droit à l’erreur de la part de l’ado.

La mise en évidence des talents

Combien de fois dans ma carrière ai-je entendu un ado se traiter de «poche» et qu’il n’excellait dans aucune activité touchant autant le domaine scolaire que les loisirs. Dans ces occasions, je rencontrais l’élève dans mon bureau et je lui expliquais qu’il était impossible qu’il n’ait aucun talent et qu’il n‘avait qu’à chercher pour arriver à le découvrir.

À titre d’exemple, je me souviens d’un élève démobilisé qui était devenu à la fin de son secondaire un des meilleurs joueurs de badminton de l’équipe qui représentait l’école dans des compétitions interscolaires. Lors du bal des finissants, deux ans plus tard, il m’a remercié pour cette rencontre qui avait changé toute la dynamique de sa vie, notamment sur le plan de la confiance en soi. En bref, je lui avais donné la p’tite tape dans le dos qu’il lui fallait pour se lancer dans la vie.

Garder contact

L’attitude souvent arrogante de certains ados vis-à-vis les personnes en ligne d’autorité, parents ou enseignants, peut inciter les intervenants à adopter parfois la ligne dure et ainsi couper les ponts avec l’adolescent, une position qui ne fera qu’aggraver la situation. Quoiqu’il soit parfois ardu de garder le contact avec l’ado, je suis d’avis que c’est la seule voie qui conduira à la réconciliation.

À cet effet, je me souviens d’une mère qui me racontait, lors d’une rencontre avec les parents, qu’elle était complètement découragée de l’attitude de son garçon qui se rebiffait au moindre de ses conseils. Elle avait adopté le silence pour se protéger. Je lui conseillai plutôt de garder contact avec son ado à défaut de quoi aucun rapprochement ne serait possible. J’ai rencontré cette mère quelques années plus tard . Elle était rayonnante et ne tarissait pas de remerciements eu égard au conseil que je lui avais donné. Sa relation avec son fils avait changé pour le mieux grâce aux compromis qu’ils avaient établis entre eux.

Les ados et les règles de conduite

De tout temps, les ados se sont braqués contre toutes règles de conduite, que ce soit à l’école ou à la maison. À ce sujet, au début de chaque année scolaire, j’avais pris l’habitude d’expliquer à mes élèves les raisons qui justifiaient l’établissement de ces règles, la plus importante à mes yeux étant le respect envers les personnes et les objets.

Ainsi, à la fin des cours, des élèves prenaient l’habitude de lancer des bouts de papier en direction de la poubelle, et bien souvent, le dit papier atterrissait à côté de la poubelle. «Rien de grave, quelqu’un est payé pour le ramasser». «Pas du tout, répondais-je, l’employé à l’entretien ménager est payé pour vider la poubelle, et cet employé mérite le respect au même titre que tout employé de l’école.»

Conclusion

La crise d’adolescence est là pour rester. Toutefois, ses effets peuvent être atténués si, en tant qu’intervenants, nous allons puiser les richesses enfouies dans chacun des ados qui sont des humains à part entière malgré des apparences qui ne sont que temporaires dans leur vie. Aussi faut-il rester en contact avec eux pour le plus grand bien de leur évolution dans la société.


vigile.québec tribune libre 26 juillet 2022
Le Journal 31 juillet 2022

Le pardon de François…et quoi encore?

26 juillet 2022

De la fin du XIXe siècle aux années 1990, quelque 150 000 enfants autochtones ont été placés de force dans 139 pensionnats oèu ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture. Des milliers n’en sont jamais revenus.

En janvier, le Canada a annoncé la conclusion d'un accord de principe d'un montant de 40 milliards de dollars pour indemniser les enfants autochtones et leurs familles victimes de discrimination. De son côté, l’Église catholique a offert des excuses officielles aux membres des premières nations.

Lors de la première visite de François en sol canadien, le pape a demandé pardon au nom de l’Église catholique pour les actes inhumains posés par certaines communautés religieuses auprès d’enfants autochtones dans des pensionnats de confession catholique, un pardon qui devrait être porteur d’une réconciliation.

Or, il semble que le pardon du pape ne soit pas suffisant selon certains commentaires d’autochtones. Et pourtant, ce pardon était perçu par les autochtones comme le premier pas vers la réconciliation. Mais alors, que veulent de plus les autochtones?

Je lance une hypothèse, je crois qu’ils souhaitent être indemnisés par l’Église catholique qui est la première responsable de ce génocide inimaginable. L’Église catholique chapeautée par le Vatican a sûrement des goussets bien garnis. Alors, qu’elle paie pour les atrocités commises par les communautés religieuses qui sont sous sa responsabilité!

Le Soleil (version internet) 26 juillet 2022


 

Bob Rae doit expliquer ses propos sur la loi 21

25 juillet 2022

«Il y a un sens profondément discriminatoire à cette loi [Loi québécoise sur la laïcité de l’État]. C’est clairement contraire à la Déclaration universelle des droits de l’homme»,a écrit Bob Rae sur Twitter le 12 décembre 2021. À la recommandation de son sous-comité de la procédure, le comité parlementaire fédéral responsable des questions d’affaires étrangères a invité Bob Rae à comparaître devant ses membres «le plus tôt possible», une motion en la matière ayant été adoptée le 31 janvier 2022. Près de six mois plus tard, toujours aucune comparution de l’ambassadeur du Canada à l’ONU…

Selon l’entente entre les partis, M. Rae doit répondre pendant deux heures à des questions «concernant son mandat et son expérience» dont celles concernant la politique québécoise. Aux yeux du député Stépane Bergeron, le choix du gouvernement d’envoyer Bob Rae représenter le Canada à l’ONU illustre la pratique «qui devient monnaie courante chez les libéraux» de nommer d’anciens politiciens à des fonctions d’ambassadeurs plutôt que des diplomates de carrière ayant gravi les échelons de la fonction publique, M. Rae, rappelons-le, ayant déjà occupé les fonctions de député libéral fédéral et de chef intérimaire du Parti libéral du Canada.

À mon avis, le délégué du Canada aux Nations unies a erré lamentablement en s’ingérant dans un champ de compétence provinciale, une attitude qui démontre un manque de jugement patent. Conséquemment, il doit comparaître devant le comité parlementaire fédéral responsable des questions d’affaires étrangères, à défaut de quoi Bob Rae doit démissionner illico de ses fonctions.

vigile.quebec tribune libre 24 juillet 2022

« Vive le Québec libre! »…55 ans plus tard

20 juillet 2022

Il y a maintenant 55 ans, le 24 juillet 1967, le président français Charles de Gaulle termine son allocution sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal par «Vive le Québec libre!», quatre mots qui ont le fait le tour du monde et ont contribué à mettre le Québec sur la carte. Pour la première fois, un haut visiteur français décide de venger la défaite de 1763 en faisant fi des susceptibilités d’Ottawa, de Londres ou de Washington. La déclaration du général de Gaulle «Vive le Québec libre!» est un événement marquant de l’histoire récente du Québec. Elle est entrée dans la mémoire collective comme un symbole de la montée du nationalisme au cours des années 1960 et 1970.

«C’est une immense émotion qui remplit mon cœur en voyant devant moi la ville de Montréal française. Au nom du vieux pays, au nom de la France, je vous salue. Je vous salue de tout mon cœur. Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez pas. Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. Et tout le long de ma route, outre cela, j’ai constaté quel immense effort de progrès, de développement et, par conséquent d’affranchissement, vous accomplissez ici.»

La foule reste d’abord stupéfiée devant cette déclaration inattendue, avant d’exploser en longues acclamations. Pour la première fois dans les relations entre la France et le Québec, le contact direct s’établissait entre un président français et ses hôtes déchaînés.

Envers le Québec, force est de constater que Charles de Gaulle a tranché avec la timidité de ses prédécesseurs, mais que son intervention explosive n’a pas suffi pour que le Québec accomplisse son destin de nation indépendante, que le président français avait cru inévitable et prochain. Or, 55 ans plus tard, écrasé par le poids fastidieux de deux référendums perdus, le Québec fait toujours partie du Canada… Le «Vive le Québec libre!» du président de la République française est à toutes fins pratiques demeuré lettre morte!

vigile.quebec tribune libre 19 juillet 2022

Publicité controversée

20 juillet 2022

La fille d’une citoyenne de la Mauricie, à l’aube de ses 80 ans, tête d’affiche des nouvelles publicités de la CAQ diffusées à la télévision et sur le web, s’indigne qu’elle ait reçu seulement 250$ pour sa participation. «Il est [...] immoral de profiter d’une femme âgée à revenu modeste», écrit Chantal Landry, dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir.

La vedette de ces annonces, dont le nom n’a pas été rendu public, aurait reçu un chèque de 250$ pour sa contribution, selon le quotidien montréalais. Elle aurait signé du même souffle une décharge permettant à la formation politique d’utiliser son témoignage à des fins publicitaires. «À l’aube de ses 80 ans, je constate que ma mère subit encore de l’abus financier», s’insurge Mme Landry dans sa missive directement adressée au premier ministre François Legault.

De son côté, Brigitte Legault, directrice générale de la CAQ, argue ne jamais avoir eu «l’intention de profiter» d’une dame apparaissant dans l’une de ses publicités électorales tout en ajoutant que «jusqu’à la publication de sa lettre ouverte, Chantal Landry n’a jamais tenté de nous joindre afin de nous faire part de son point de vue», réplique-t-elle.

Dans toute cette saga, j’aurais tendance à penser que Chantal Landry est en train de faire une tempête dans un verre d’eau d’autant plus que sa mère est «majeure et vaccinée» et que, de surcroît, elle était consentante avec les conditions proposées par la CAQ. Alors, pour ce qui est de l’«abus financier», on repassera…

vigile.quebec tribune libre 19 juillet 2022
Le Soleil (version internet) 20 juillet 2022
  

Le PQ peut-il retrouver ses lettres de noblesse?

18 juillet 2022

Certaines rumeurs circulent à l’effet que le Parti québécois (PQ) participerait à sa dernière campagne électorale, et que Pascal Bérubé deviendrait le seul élu du parti le 3 octobre prochain.

Or, ces rumeurs sont-elles fondées? La cause souverainiste fait-elle bel et bien partie du passé? Paradoxalement, les critiques acerbes visant la loi 21 et la loi 96 contribuent à remettre sur la carte la cause de l’indépendance du Québec.

Les tiraillements de plus en plus manifestes entre les partisans de la gauche et ceux de la droite au sein de la CAQ occupent de plus en plus de place sur la scène politique québécoise, une brèche que le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, exploite avec beaucoup d’habileté.

De surcroît, des candidats de qualité et toute une nouvelle génération de militants indépendantistes viennent se greffer au PQ malgré la quasi impossibilité pour le PQ de reprendre le pouvoir à Québec.

De son côté, la CAQ est embourbée dans un nœud gordien: comment réagira François Legault lorsqu’il sera confronté à l’évidence que toutes ses revendications reçoivent un non catégorique de la part d‘Ottawa?

Depuis son élection à la tête du PQ, Paul St-pierre Plamondon a entrepris de recentrer son discours sur la raison d’être de son parti, l’indépendance du Québec, et ce, malgré les réactions de certains ténors, notamment de Lucien Bouchard qui a qualifié d’insensé le pari de St-Pierre Plamondon.

À mon avis, tant et aussi longtemps que la flamme souverainiste sera portée par bon nombre de fiers Québécois qui convoiteront les circonscriptions du Québec en arguant que la souveraineté du Québec est la seule porte de sortie pour se défaire du joug fédéral, il sera toujours possible que le PQ puisse retrouver ses lettres de noblesse.

vigile.quebec tribune libre 17 juillet 2022

Jean Charest prend du mordant

14 juillet 2022

Avec l’appui du candidat exclu de la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), Patrick Brown, Jean Charest, l’ex-premier ministre libéral du Québec prend du gallon. Patrick Brown soutient que Jean Charest demeure le meilleur adversaire pour combattre l'extrémisme de Pierre Poillièvre.

Dans cette foulée, le coprésident de la campagne nationale de M.Brown, John Reynolds,un appui de taille, a annoncé son soutien à Jean Charest qui, selon lui, est le meilleur choix pour «unir le parti et former un gouvernement conservateur national», argue-t-il dans une lettre. M. Reynolds se dit extrêmement inquiet par les divisions au sein du PCC et déplore le ton vindicatif utilisé dans certaines campagnes.

Or, à ses dires, Jean Charest respecte tous les membres, même ceux qui ne sont pas d’accord avec ses positions. «Nous avons besoin d’offrir aux Canadiens un Parti conservateur uni et inclusif avec un nouveau chef expérimenté», et il estime pour cette raison que Jean Charest est le meilleur candidat. Toujours selon John Reynolds, le PCC ne pourra pas gagner les prochaines élections fédérales ni battre les libéraux et former le prochain gouvernement s’il est divisé. Il croit que Jean Charest possède l’expérience et la crédibilité dont le parti et les Canadiens ont besoin. Le PCC a besoin «d’idées ambitieuses et de solutions sérieuses, pas seulement des slogans réclamant plus de liberté», estime-t-il..

Enfin, M. Reynolds souligne que Jean Charest n’a pas peur de s’attaquer aux questions difficiles. D’après lui, c’est le temps de redonner le pouvoir à la base conservatrice et «Jean Charest est le candidat qui a le pouvoir de le faire et qui propose de le faire».

Fort de ces appuis, Jean Charest vient de donner un second souffle à sa campagne et devient un candidat sérieux dans la course à la direction du PCC. Reste à voir comment réagira Pierre Poilièvre devant ce nouveau scénario.

vigile.quebec tribune libre 13 juillet 2022
Le Devoir 15 juillet 2022
Le Soleil (verrsion internet) 18 juillet 2022

La rengaine des transferts en santé

14 juillet 2022

Pour une énième fois, les premiers ministres des dix provinces et des trois territoires du Canada, réunis à Victoria pour le Conseil de la fédération, réclament une rencontre avec Justin Trudeau pour discuter des transferts en santé.

Ce scénario est devenu une véritable rengaine aboutissant immanquablement à un dialogue de sourd, les provinces et les territoires arguant que l’aide d’Ottawa est insuffisante pour combler leurs besoins en santé, le Fédéral affirmant qu’il en fait déjà suffisamment en ce domaine, et qu‘il a versé jusqu’à maintenant des sommes «ponctuelles» pour lutter contre la COVID-19.

En bref, les premiers ministres demandent au gouvernement fédéral d’augmenter sa part du financement des soins de santé, en la faisant passer de 22% à 35%, ce qui constituerait une hausse de 28 milliards de dollars par année. De plus, aux dires des premiers ministres, la pandémie a amplifié des problèmes déjà présents dans le système de santé, et la situation risque de s'aggraver en raison des pénuries de personnel et du vieillissement de la population.

De surcroît, il m’apparaît clair que Justin Trudeau n’a pas l’intention de signer un chèque en blanc aux provinces et territoires, son intention affirmée étant d’assortir ces transferts de conditions qui auraient pour effets directs de s’ingérer dans les compétences des provinces, une situation à laquelle s’objectent carrément les provinces et territoires.

Conséquemment, je suis d’avis que les transferts en santé risquent de prendre l’affiche dans une reproduction du «Jour de la marmotte» encore une fois.

vigile.quebec tribune libre 13 juillet 2022
Le Soleil 16 juillet 2022