Parler anglais, c’est payant!

17 août 2022

Selon une étude réalisée par l’Office québécois de la langue française (OQLF) à partir des données du recensement de 2016, les personnes qui utilisent uniquement l’anglais au travail gagnent en moyenne 46 047 $ par année, soit 20 % de plus que le revenu moyen de 38 346 $ de celles qui utilisent seulement le français. Outre l’écart entre l’usage du français et de l’anglais au travail, l’étude montre l’avantage significatif à parler les deux langues. Dans ce cas, le revenu d’emploi moyen atteint est le plus élevé, soit 51 294 $. 

Une partie de l’explication se retrouve dans le fait que les unilingues anglophones, scientifiques ou gens d’affaires, occupent le haut de la pyramide et, de ce fait, tirent la moyenne vers le haut et ont un effet d’entraînement sur les postes inférieurs.Cette logique fait en sorte que d’autres unilingues anglophones se retrouvent dans des postes de direction et imposent l’anglais à leurs subalternes.

En 2015, plus de 40 % de la population québécoise faisait un usage régulier de l’anglais au travail,  un phénomène en croissance depuis une dizaine d’années, affirme Jean-Pierre Corbeil,  professeur de sociologie à l’Université Laval Dans ce contexte, le sociologue perçoit un enjeu prioritaire pour la préservation du français et estime qu’« il y a lieu d’intervenir pour sensibiliser et valoriser l’importance d’avoir pour langue première de travail le français ».

De surcroît, l’anglais est devenu de plus en plus incontournable au travail, même dans des régions très francophones. À titre d’exemple, Jennifer Martin, qui a immigré au Québec l’an dernier, est tout simplement abasourdie de devoir tant parler anglais dans la MRC de Bellechasse. L’usine pour laquelle elle travaille recrute à l’international et plusieurs travailleurs, allophones ou anglophones, ne parlent pas encore le français. 

Des constats aberrants qui dénotent un laxisme éhonté de la part des dirigeants d’entreprises québécoises qui font fi du français comme langue de travail au Québec en contournant outrancièrement la loi 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.

vigile.quebec tribune libre 16 août 2022

 

La relation maître/élève, fil conducteur d’une saine communication

15 août 2022

Dernièrement, j’ai fait la connaissance d’un jeune enseignant lors d’une rencontre d’Anciens de mon alma mater qui me faisait part de ses difficultés d’ordre disciplinaire avec quelques-uns de ses élèves. « Ce sont toujours les mêmes qui dérangent le groupe, j’ai beau les avertir de se taire, voire les expulser du cours, ils recommencent toujours le même manège », me confia-t-il.

Retour en arrière

Il n’en fallait pas davantage pour que je me transporte dans le passé, au moment où je suivais des cours de didactique à l’université, lesquels devaient me préparer à devenir un « bon » enseignant. Malheureusement, ces cours « magistraux » sur l’histoire de la didactique ne m’ont été d’aucune utilité lorsque je rencontrai mes premiers élèves au début de ma carrière.

Par bonheur, ces cours offraient aussi des stages dans les écoles où un professeur avait accepté d’agir comme tuteur en nous permettant, dans un premier temps, d’assister à ses cours et, dans un deuxième temps, de donner quelques cours en présence du maître de stage. Sans l’ombre d’un doute, ce sont ces stages pratiques qui m’ont vraiment initié à l’enseignement en plongeant au coeur de la profession.

L’enseignement, une question de communication

Plus tard, au début de ma carrière, j’appréhendais le premier contact avec « mes » élèves. Ce n’était pas le contenu de mon cours qui m’inquiétait, c’était les outils pédagogiques que je devais utiliser pour le communiquer à mes élèves qui me trituraient les méninges.

J’ai d’abord essayé l’approche qui m’apparaissait la plus efficiente, à savoir qu’au son de la cloche, les élèves devaient prendre leur place rapidement et qu’aussitôt, j’entamais le contenu du cours. Mais je me suis vite rendu compte que cette approche ne fonctionnait pas, la plupart des élèves n’étant tout simplement pas attentifs à ce que je tentais de leur communiquer.

Puis, l’expérience aidant, je me suis mis à laisser plus de temps aux élèves pour mieux se disposer à l’écoute, mais surtout pour me permettre de créer la communication avec eux en leur expliquant, par exemple, quelle sera l’utilité du prochain cours sur l’apprentissage de leur langue. En bref, j’avais appris que l’acte d’enseigner présuppose la création d’un canal de communication avec les élèves si j’espérais que le message se rende aux oreilles de mes élèves.

Garder ses distances avec les élèves

Avec les années, de nouveaux professeurs sont venus se greffer à notre équipe, certains s’acclimatant bien au métier d’enseignant, d’autres, par contre, commettant l’erreur d’adopter le style familier avec leurs élèves, dans l’espoir, en agissant ainsi, de créer un climat détendu dans leurs classes.

Erreur! Petit à petit, les élèves sont devenus les « chums » de l’enseignant et vice versa. La nécessaire distance entre les élèves et l’enseignant s’est effritée, si bien que l’enseignant perdit peu à peu le contrôle de ses classes jusqu’à devenir, à son grand désarroi, la risée de ses élèves.

Amener les élèves timides à poser des questions .

Il y a toujours eu et il y aura toujours dans chaque groupe d’élèves des tempéraments plus timides qui n’oseront jamais posé des questions de peur de faire rire d’eux par les « leaders » du groupe auprès desquels je m’empressais d’intervenir illico et sans ménagement.

Aussi avais-je pris l’habitude, dès le début de l’année et occasionnellement en cours d’année, d’inviter les élèves qui avaient des questions, et qui ne se sentaient pas à l’aise pour les poser ouvertement, à venir me rencontrer à la fin du cours ou à mon bureau en fin de journée. De cette façon, j’ai pu récupérer une pléiade d’élèves qui seraient demeurés sans réponse eu égard à une notion du contenu de cours et qui auraient accumulé des retards indus eu égard à une notion quelconque.

L’enseignement, une vocation

Régulièrement au cours de ma carrière d’enseignant, je me faisais interpeller par un curieux qui se demandait comment je faisais pour avoir la patience d’« endurer » 35 adolescents pendant une heure et ce, tout au cours de l’année scolaire.

Je lui répondais qu’il faut d’abord et avant tout aimer les jeunes et les respecter tout en établissant un code de conduite propice à l’apprentissage. J’ajouterais qu’on ne devient pas enseignant, mais que l’on naît avec les talents nécessaires pour faire carrière dans cette profession. Enfin, j’ai de plus en plus la certitude que l’enseignement est une vocation, dans le sens « d’être appelé ». J’irais même jusqu’à dire, selon mon expérience personnelle, qu’on ne choisit pas l’enseignement, mais que c’est l’enseignement qui nous choisit.

vigile,quebec tribune libre 14 août 2022

 

François Legault s’explique…trop tard

11 août 2022

La déclaration pour le moins inappropriée de François Legault eu égard au présumé coupable de la tuerie de trois innocentes victimes dans le grand Montréal en moins de 24 heures a fait couler beaucoup d’encre, et pour cause. En termes clairs, notre premier ministre a déclaré qu' « il était content qu’on soit débarrassés de cet individu-là ». Or, questionné sur ses propos au sujet du tueur quelques jours plus tard, François Legault a insisté sur le fait qu'il ne s'était jamais réjoui de la mort du suspect mais qu’« il était content que le suspect ait été mis hors d'état de nuire ».

Ce n’est pas la première fois que François Legault se met carrément « les pieds dans les plats ». On n’a qu’à se rappeler sa réplique pour le moins mesquine, voire malveillante, quand le président de l’Assemblée nationale a annoncé que le député libéral Pierre Arcand avait une question à poser, ce à quoi le premier répliqua : « ll est pas mort, lui?»

Mettons les choses au clair. François Legault est un homme intelligent et un politicien aguerri. Il sait différencier le poids des mots. Il connaissait sûrement les problèmes de santé mentale dont souffrait le suspect Abdulla Shaikh. Lorsque le premier ministre du Québec adresse la parole, il doit le faire avec la dignité que sa fonction exige de facto. Dans le cas qui nous concerne, les excuses sont inacceptables tout au moins en vertu de la présomption d’innocence. De surcroît, le suspect laisse une famille et des proches dans le deuil.

Dans ses excuses, François Legault débute par les mots « ce que je voulais dire… », des mots qui dénotent une erreur à corriger. Malheureusement, M. Legault, vous avez manqué de jugement, le mal est fait, il est trop tard pour les excuses !  

vigile.quebec tribune libre 10 août 2022

Merci madame Lalonde

11 août 2022

«Montfort, fermé, jamais!».Trois mots qui incarnaient le leitmotiv de la militante franco-ontarienne Gisèle Lalonde pour s’opposer à la fermeture de l’Hôpital Monfort à la fin des années 1990. Gisèle Lalonde en avait fait son cheval de bataille. Trois mots qui auront galvanisé une foule de quelque 10 000 personnes au moment où le seul hôpital francophone de l’Ontario était menacé de fermeture par le gouvernement de Mike Harris. 

Gisèle Lalonde était une force de la nature hors de l’ordinaire. À cet effet, le chanteur Zachary Richard a souligné les qualités qui ont fait la force de la militante. «Avec sa force inépuisable et son énergie irrésistible, elle restera pour moi un exemple d’engagement positif et de courage.»

Décédée à l’âge de 89 ans, Mme Lalonde laisse derrière elle un long parcours qui a inspiré des générations de Franco-ontariens à continuer la lutte pour la protection de la langue française en Ontario. Son engagement pour la francophonie s’est reflété dans toutes les facettes de sa vie professionnelle. Que ce fut lorsqu’elle était enseignante, conseillère scolaire, présidente du Conseil des écoles séparées d’Ottawa, fondatrice du Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques ou mairesse de Vanier, son amour pour la langue française a été le fer de lance de toute sa vie pour la protection des droits linguistiques, culturels et sociaux des Franco-ontariens.

Dans un contexte où la promotion du franco-ontarien était soumis à la politique du petit pas de la part du gouvernement, et incarnait le parent pauvre des ministères de la Santé et de l’Éducation, Mme Lalonde aura été une force incommensurablement grande pour la francophonie. Son désir constant d’être aux premières loges des batailles de la francophonie aura été une inspiration pour les générations à venir… Aux noms de tous les Franco-ontariens, un sincère merci, Mme Lalonde, pour la ténacité que vous avez déployée pour assurer la défense et la survie du français en Ontario.

vigile.quebec tribune libre 10 août 2022
Le Devoir 12 août 2022 "Merci madame Gisèle Lalonde"
Le Soleil (version internet) 14 août 2022

Martine Biron fait le saut en politique

8 août 2022

Il est devenu maintenant fréquent qu’un journaliste fasse le saut en politique, René Lévesque étant le plus illustre. Cette fois-ci, c’est la journaliste de Radio-Canada,Martine Biron, qui emboîte le pas en se présentant comme candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans la circonscription des Chutes-de-la-Chaudière. 

D’entrée de jeu, tous les partis politiques aspirent recruter des journalistes parmi leurs candidats, la politique se jouant avant tout sur un terrain de constante communication. À cet effet, au cours des dernières années, on n’a qu’à penser à Bernard Drainville, Pierre Duchesne, Christine St-Pierre, Vincent Marissal et, tout récemment, Kariane Bourassa. En contrepartie, un mouvement inverse a pris naissance depuis une dizaine d’années, à savoir une tendance à recruter d’ex-politiciens pour commenter l’actualité politique.

Force est de constater que le fait, pour les journalistes, de fréquenter le pouvoir les incite à fourbir leurs armes activement en s’impliquant dans le monde du pouvoir, ce qui, à mon sens, me semble une alternative tout à fait légitime, voire naturelle. Parallèlement, tous les partis politiques confondus sont continuellement en quête de candidats à la notoriété publique déjà établie.

Martine Biron est reconnue comme une journaliste de premier plan, un pilier de Radio-Canada à l’Assemblée nationale, comme elle l’a été dans ses autres champs de couverture tout au long de sa carrière. Analyste de la scène politique québécoise depuis plusieurs années, elle a toujours été d’une grande indépendance et d’une probité sans faille durant sa carrière de journaliste.

Quant à ceux qui entretiennent des craintes sur les rapprochements « dangereux » entre les mondes du journalisme et de la politique, je suis d’avis que l’intégrité professionnelle de Martine Biron saura lui permettre de jouer pleinement son rôle de politicienne sans anicroche.

vigile.quebec tribune libre 8 août 2022
Le Soleil (version internet) 9 août 2022 "Des journalistes en politique, pas si surprenant que ça"

Le wokisme et la liberté d’expression

7 août 2022

Selon l’Orthodidacte, «Apparu en français en 2015, le mot «wokisme désigne de manière péjorative un courant de pensée, une idéologie, qui se veut progressiste, qui lutte pour une certaine conception de la justice sociale, à travers la défense de diverses causes. Mais la réalité même de ce courant de pensée est discutable, tant le mot wokisme est employé à tout-va, à la manière d’un épouvantail, pour discréditer des adversaires supposés.»

On ne compte plus les commentaires wokistes qui s’attaquent particulièrement aux écrivains et aux journalistes dans les médias sociaux, l’un des plus incohérents traitant de ce professeur qui a osé utiliser le mot en N dans son cours en citant le livre de Pierre Vallières Nègres blancs d’Amérique et qui a reçu une pléiade de critiques de la part d’un élève.

Les universités sont devenues des châteaux-forts dans lesquels la liberté d’expression est carrément bannie. De leur côté, les journalistes marchent continuellement sur des œufs s’ils ne veulent pas subir la pluie d’insultes de médias sociaux si jamais ils osent franchir les barrières des wokistes.

Mais enfin, jusqu’où ira cette censure incohérente, voire insensée? Quand le gros bon sens retrouvera-t-il ses lettres de noblesse? Le wokisme est en train de gangrener la liberté d’expression tel un cancer sournois et dévastateur. Il est plus que temps que les universités et les médias mettent un terme à ce fléau épidémique en privilégiant la libre expression comme fer de lance de leurs valeurs et leurs idéaux professionnels.

vigile.quebec tribune libre 2 août 2022 

GND, prochain chef de l’opposition officielle?

4 août 2022

Lors du «printemps érable» de 2012, Gabriel Nadeau-Dubois (GND) agit à titre de co-porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une Solidarité Syndicale (CLASSE) opposée à la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement libéral de Jean Charest.

Depuis lors, le nom de GND n’est jamais vraiment disparu de la scène politique québécoise jusqu’à ce que le député de Gouin soit désigné porte-parole de Québec solidaire. Encore aujourd’hui, GND a conservé la fougue de sa jeunesse, tempérée par l’expérience acquise dans les débats à l’Assemblée nationale.

À l’aube de la campagne électorale, quelle est la position de QS? Le dernier sondage Léger révèle que QS est troisième derrière la CAQ et le PLQ. À mon avis, le PLQ de Dominique Anglade a perdu son attrait des dernières décennies et n’arrive pas à mobiliser ses membres. Le PCQ d’Éric Duhaime devra se contenter de quelques comtés dans la région métropolitaine de Québec. Enfin, le PQ, bien que bon deuxième dans plusieurs comtés selon les sondages doit relever le défi titanesque de parvenir à la première position. Tout un défi!

Le seul parti offrant une option de changement, à part le PCQ, c’est Québec solidaire, les vieux partis ayant de la difficulté à se situer dans le nouveau paradigme gauche-droite. GND jouit aujourd’hui d’une crédibilité et d’une expérience parlementaire qui le place dans une bonne position pour conduire ses troupes sur les banquettes de l’opposition officielle. À suivre…

vigile.quebec tribune libre 4 août 2022

L’opposition, nécessaire contrepoids au gouvernement

4 août 2022

Si les sondages se révèlent le reflet des résultats du 3 octobre prochain, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault pourrait rafler une centaine de comtés le jour du scrutin, laissant aux quatre autres partis un maigre butin de 25 circonscriptions à se partager, ce qui suppose qu’un parti pourrait par exemple se retrouver avec un seul député.

Un scénario pour le moins déstabilisant eu égard au bon fonctionnement de la démocratie qui a besoin nécessairement d’une opposition représentative pour agir comme contrepoids au gouvernement élu, à défaut de quoi ce gouvernement aura le loisir de faire adopter tous les projets de loi qu’il présentera à la l’Assemblée nationale même si tous les partis d’opposition se regroupent pour battre le projet de loi.

Ceci étant dit, la balle est maintenant dans le camp des partis d’opposition qui se doivent de présenter des plates formes électorales orientées vers le changement, notamment la pénurie de logements sociaux, des moyens pour pallier le manque de main d’oeuvre, l’aide aux petites et moyennes entreprises, des moyens concrets pour réduire les effets des changements climatiques, la lutte à l’itinérance, l’extension de la loi 101 dans les cégeps anglophones, etc…

La CAQ n’a pas accompli que des bons coups durant son mandat, en particulier l’hécatombe dans les CHSLD lors de la deuxième vague de la COVID 19. À cet effet, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) vit continuellement des crises, notamment relativement au temps de service obligatoire (TSO) imposé au personnel de la santé. De plus, plusieurs écoles se retrouvent dans un état de décrépitude avancée…

Bref, ce ne sont pas les écueils laissés par la CAQ qui manquent. Aux autres partis de les exploiter pour s’attirer davantage d’électeurs et, qui sait, arriver le 3 octobre avec un gouvernement présentant une opposition en mesure de jouer son rôle, soit d’assurer un solide contrepoids permettant à la démocratie de jouer son rôle efficacement.


vigile.quebec tribune libre 4 août 2022
Le Devoir 8 août 2022 "Le contrepoids nécessaire" (version abégée)

La saga Maripier Morin a assez duré

2 août 2022

La saga entre Safia Nolin et Maripier Morin semble reprendre de plus belle avec la participation de Maripier Morin dans le rôle principal du film «Arlette» réalisé par Mariloup Wolfe.

D’entrée de jeu, rappelons les faits: à l’été 2020, Safia Nolin avait accusé Maripier Morin de harcèlement sexuel, d’agression physique et de racisme lors d’une soirée dans un bar deux années plus tôt. Dans une enquête subséquente, cinq personnes avaient fait état à La Presse de propos racistes, d’attouchements sexuels non sollicités et d’agressions physiques de la part de Maripier Morin entre 2017 et 2020.

Dans un long message publié sur ses réseaux sociaux, Safia Nolin condamne le retour à l’écran de Maripier Morin. «Chaque personne qui permet à ces gens de regagner leur place de privilège dans la place publique est responsable de la peur ambiante et du message que ça véhicule: tu peux faire n’importe quoi, c’est pas grave», a écrit entre autre l’autrice-compositrice-interprète.

Compte tenu des faits qui sont reprochés à Maripier Morin et qui lui ont valu l’expulsion de toutes les chaînes de télévision et des salles de cinéma, est-elle maintenant réhabilitée pour reprendre du service dans les mondes du cinéma et du petit écran? À mon sens, la réponse appartient au nombre de spectateurs qui se déplaceront pour voir le film «Arlette».

En ce qui a trait à Safia Nolin, je suis d’avis qu’elle devrait tourner la page et se concentrer sur sa carrière et ses fans… Quoi qu’il en soit, la rancune est une bien mauvaise conseillère!

Le Soleil (version internet) 2 août 2022
quebechebdo tribune libre "Une saga qui a assez duré" 2 août 2022

Le pardon inachevé de François

1 août 2022

Les Autochtones s’étaient fixé des attentes élevées eu égard au voyage du pape au Canada. Il leur appartient maintenant de déterminer si ces attentes ont été atteintes suite aux différentes allocutions prononcées par le pape lors de son «pèlerinage pénitentiel» au Canada.

Nonobstant le fait que François ait finalement fait ses excuses pour les abus sexuels commis par des religieux catholiques sur de jeunes autochtones vulnérables, certains faits demeurent nébuleux, notamment le fait que le pape ne s’est pas excusé au nom de l’Église catholique en tant qu’institution, préférant plutôt demander pardon pour le mal commis par de «nombreux chrétiens».

À mon avis, les mots utilisés par le pape revêtent toute leur importance. François n’a pas daigné aller jusqu’au fond des faits sciemment, choisissant plutôt taire certains aspects essentiels de la vérité dans le but inavoué de protéger l’institution de l’Église catholique, ce qui dénote clairement, à mon sens, un manque flagrant de transparence.

À n’en pas douter, François est un homme intelligent. Il a délibérément choisi ses mots. Il connaissait les tenants et aboutissants de ce génocide. Il a fait le choix de se limiter à des demi-vérités et pour cela, il doit être blâmé. La réconciliation et la guérison risquent d’en subir des conséquences néfastes pour la suite des choses. L’Église catholique doit être nommément dénoncée par son chef spirituel à défaut de quoi le pardon de François demeurera inachevé.

Le Soleil (version internet) 1er août 2022
Le Devoir 3 août 2022